Koumbia : Matoun Diallo, plaide pour reprise de la mini-laiterie à l’arrêt depuis un an

La mini-laiterie de Koumbia est une unité de production de Yaourt, de fromage, de beurre de vache et autres aliments nourrissants et dérivés du lait. Elle a été installée à Koumbia dans la préfecture de Gaoual par le Projet de gestion durable du bétail ruminant endémique en Guinée (PROGEBE-G) depuis 2012. Mais, depuis un an, ce joyau pastoral est l’arrêt et les femmes du groupement font appel aux acteurs impliqués dans le secteur pour améliorer les installations, jugées vétustes.

Pour en savoir plus, un reporter de Guineematin.com a rencontré une d’entre elles, Madame Fatoumata Diallo, dite Matoun. C’était le 30 septembre dernier à Leypété, district de Koumbia 2 dans la commune rurale de Koumbia, relevant de la préfecture de Gaoual, zone d’élevage par excellence en Guinée.

« Je fais parti d’un groupement de femmes de 22 membres repartis en quatre équipes et chargés de produire du yaourt et autres accessoires à la mini-laiterie de Koumbia. Nous avons été plusieurs fois primés ; que ce soit à Pita ou à Conakry où on nous invite parfois. A toutes ces rencontres, nous présentons des produits laitiers de qualité et qui sont prisés et appréciés de tous. Notre groupe sort toujours premier parmi les concurrents venus de partout », se réjouit Mme Diallo.

Parlant de l’encadrement et des appuis dont bénéficie le groupe, la dame explique que « depuis cinq ans, cette unité de production de yaourt est installée grâce au projet de gestion durable du bétail ruminant endémique en Guinée (PROGEBE-Guinée), à travers les cadres de l’élevage au niveau de la préfecture de Gaoual, Messieurs Bangali et Balise ».

Cependant, depuis près d’un an, le groupement est en congé forcé ! Et, pour cause, « nos frigidaires ne fonctionnent pas », dit-elle, rappelant que la mini-laiterie avait bénéficié de deux frigidaires de capacité moyenne.

« L’un fonctionne à partir d’un groupe électrogène et l’autre à travers les panneaux solaires. Seulement, le premier frigidaire n’a jamais marché et n’a jamais été remplacé non plus. Le second est tombé en panne de stabilisateur (probablement) il y a bientôt un an. Il a été remplacé une fois mais sans succès », a précisé la dame.
Sur le mode de travail de ces femmes laitières, Matoun Diallo souligne que chaque équipe de quatre éléments travaille 10 jours d’affilée et verse un montant de 250 mille à 300 mille selon les saisons dans un compte d’épargne avant de passer le flambeau à l’équipe suivante.

Pourtant, reconnait cette sexagénaire, cette unité de production est d’une grande utilité pour les femmes rurales. « Elle nous aide à surmonter beaucoup de nos problèmes. Et depuis son installation, notre lait ne se gâte plus. Avant sa mise en place, il arrivait souvent que des quantités importantes de lait soient versées à terre en période hivernale. Mais maintenant, ce n’est plus le cas. Nous achetons avec les vendeuses de lait et fabriquons du yaourt, du fromage… et les gens paient beaucoup ».

C’est pourquoi, souligne Matoun Diallo, « nous envisageons de réparer notre frigidaire dès que possible. Nous entendons pour cela tenir une réunion de groupement. Nous, nous sommes très heureuses de cette mini-laiterie et nous ne voulons pas qu’elle s’arrête ».

D’ailleurs, à Koumbia, reconnue comme la plus grande zone d’élevage en Guinée, « les femmes souhaitent que ces mini-laiteries soient multipliées. Et l’idéal serait que chaque famille dispose de ses propres installations ». La raison pour elle est simple, « le lait vendu au marché est différent de celui que nous vendons. Celui que nous vendons est de grande qualité et il est hygiénique. Il est très bon pour la santé, il est nourrissant et ne provoque pas de maladie, surtout pas de paludisme ».

En expliquant le mode opératoire de leur groupement, cette femme ne songe plus qu’à la reprise des activités de leur unité de fabrique. Et, pour cela, elle lance un appel à tous les acteurs impliqués dans le secteur de l’élevage à intervenir pour accompagner le groupement au renforcement de ses capacités mais également à remplacer le matériel vétuste de la laiterie.

De retour de Koumbia, Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

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