L’Union des Jeunes Volontaires Engagés pour la Paix veut « pacifier » la zone Bambéto-Cosa-Cimenterie (interview)

Vévé Onivogui, président de l’Union des Jeunes Volontaires Engagés pour la Paix
Vévé Onivogui, président de l’Union des Jeunes Volontaires Engagés pour la Paix

L’Union des Jeunes Volontaires Engagés pour la Paix (UJVEP) a rendu visite à Guineematin.com, dans l’après-midi du jeudi 11 août 2016. Au cours de l’entretien, cette association a décliné ses ambitions, qui visent essentiellement à sensibiliser les jeunes de l’axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa-Cimenterie sur la violence et ses méfaits pour les habitants de cette zone. Ces actions vont servir, selon monsieur Vévé Onivogui, président de l’UJVEP, à prévenir les scènes de violence lors des prochaines manifestations de l’opposition, prévues a priori le mardi 16 août prochain.

Guinematin.com : Bonjour monsieur Vévé Onivogui et bienvenue chez nous. Présentez-vous et dites nous l’objectif de cette visite.

Vévé Onivogui : je me nomme Vévé Onivogui, juriste de formation et président de l’Union des jeunes Volontaires Engagés pour la Paix, dont le siège est à Koloma, dans la commune de Ratoma. Nous venons vers Guineematin.com pour adresser un message à l’ensemble des jeunes qui sont sur le tronçon Hamdallaye-Bambeto-Cosa jusqu’à la Cimenterie. Il s’agit donc d’un message de paix. C’est d’appeler toute la jeunesse de ce tronçon à nous écouter, et à venir vers nous pour qu’il y ait la paix sur ce tronçon. Nous voudrions, qu’à partir de cet entretien, que les jeunes sachent que sortir dans la rue, mettre le feu sur la route bitumée et faire du n’importe quoi sur la route ne donne pas solution pour un problème. Lorsqu’il y a un problème nous souhaitons que ces jeunes là viennent vers nous pour qu’on se donne la main et trouver une solution. On veut qu’ils disent non à tout leader politique qui les appelle, leur donne de l’argent pour qu’ils descendent dans la rue. La rue n’arrange rien, au contraire les jeunes sont souvent victimes. Nous habitons sur ce tronçon et à chaque fois qu’il y a des manifestations, on voit des jeunes dans les hôpitaux, dans les cliniques, des familles éplorées à côté de chez nous. C’est pourquoi nous avons opté pour la sensibilisation de la jeunesse, sans considération ethnique ou religieuse. Nous voudrions que ces jeunes soient avec nous, qu’ils nous écoutent pour qu’il n’y ait que la paix et que ce tronçon soit comme tous les autres de la capitale.

Guineematin.com : est-ce que vous avez les moyens de réaliser vos ambitions ?

Vévé Onivogui : nous avons des moyens de sources multiples. D’abord, nous cotisons nous-mêmes, individuellement. Ensuite nous allons vers des bonnes volontés pour que  les gens nous assistent.

Guineematin.com : c’est intéressant de passer par les médias mais est-ce que vous êtes allés vers ces jeunes pour le leur dire ouvertement ?

Vévé Onivogui, président de l’Union des Jeunes Volontaires Engagés pour la Paix
Vévé Onivogui, président de l’Union des Jeunes Volontaires Engagés pour la Paix

Vévé Onivogui : nous l’avons effectivement fait à travers des messages porte-à-porte. Nous avons ciblé des endroits où l’on trouve les jeunes pour leur dire  que le fait qu’on les manipule  pour sortir dans la rue n’est pas une bonne chose. Mais avant cela on avait déjà fait le tour de certaines radios de la place pour toujours continuer notre combat pour le triomphe de la paix.

Guineematin.com : pensez-vous que la sensibilisation peut passer pour ces jeunes qui sont en général des chômeurs et à qui on donnerait de l’argent pour qu’ils manifestent ?

Vévé Onivogui : je crois qu’ils le comprendront puisque notre ambition, ce n’est pas seulement se cantonner à de la sensibilisation. Nous allons faire de sorte que certains jeunes qui n’ont pas étudié, qui sont sans emploi, viennent vers nous pour indiquer le métier qu’ils veulent embrasser. Nous remonterons l’information en haut lieu à des gens qui pourront trouver solution. En tous les cas, ils doivent comprendre que les victimes principales, c’est encore les jeunes. Il est paradoxal qu’au lendemain des marches que vous partiez vers les hôpitaux, les cliniques et autres centres de santé pour ne trouver que des jeunes blessés, qui sont vos amis du quartier, qui collaborent avec vous, c’est révoltant. Quelque fois même ils perdent la vie. C’est pourquoi nous pensons que ces jeunes vont nous écouter, ils vont nous comprendre pour venir vers nous.

 Guineematin.com : quel est votre mot de la fin ?

Vévé Onivogui : encore une fois, nous demandons aux jeunes de ne pas se laisser influencer par les hommes politiques, de chercher à se former, à avoir un diplôme ou un métier pour vivre bien et honnêtement et de ne sortir dans les rues. Aux hommes politiques nous leur prions de penser à l’avenir et de revenir à la vérité. On ne peut pas construire l’avenir en s’enfermant dans la confusion. C’est à la table des négociations au lieu de sortir chaque fois dans les rues. Qu’est-ce que les manifestations ont rapporté ? On a perdu beaucoup de jeunes et ça nous fait vraiment mal.

Guineematin.com : monsieur Vévé Onivogui merci

Vévé Onivogui : merci à vous également

Interview réalisée par Alpha Mamadou Diallo et Nouhou Baldé pour Guineematin.com

 

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