Evènements de Kindiadi (Dubréka) : des citoyens racontent leur calvaire en prison

citoyen-de-kindiadiAu lendemain des actes de vandalisme de dimanche dernier à Kindiadi, dans la préfecture de Dubréka, de nombreuses arrestations ont eu lieu. Les forces de l’ordre y ont entrepris une chasse à l’homme qui a conduit à l’arrestation et l’incarcération d’une soixantaine de personnes à Dubréka, a appris Guineematin.com, à travers son envoyé spécial dans la préfecture.

Après les actes de vandalisme qui ont visé le bureau du conseil de quartier de Kindiadi, les forces de l’ordre ont été mises à contribution pour ramener le calme. Des scènes de pillage auraient eu lieu. Selon nos informations, des jeunes favorables au camp Amar Pagal Sylla, le chef de quartier contesté, auraient opéré avec les forces de l’ordre.

Parmi les personnes arrêtées, il n’en restait plus que 9 en détention hier jeudi 10 novembre. Le président de la délégation spéciale de Dubréka, Mackiou Sall et le préfet, Younoussa Sylla en collaboration avec les sages, ont entrepris de nombreuses démarches en rapport avec le juge d’instruction pour libérer les détenus.

A leur sortie, deux d’entre eux ont expliqué leur calvaire au micro du reporter de Guinematin.com : Mamadou Samba, avoisine la quarantaine : «  je suis un maitre d’école coranique. C’est là que les gendarmes m’ont trouvé avec les enfants. Et, quand ils m’ont arrêté, ils ne m’ont rien demandé. Ils m’ont seulement arrêté avec les enfants et ma femme. On n’a pas trop souffert là où ils nous ont gardé, du moins certains d’entre-nous, surtout les derniers jours. Mais au début, on état tous dans une cellule où il faisait très chaud. Mais grâce à Dieu, les gens ont lutté pour qu’on nous déplace de cette cellule pour qu’on puisse mieux respirer ».

Un vieil homme à la barbe blanche n’en revient toujours pas. « Je suis âgé de 70 ans et je m’appelle Ansou Camara. Je suis un menuisier. C’est dans mon atelier que les gendarmes m’ont trouvé. Comme tout le monde fuyait, moi aussi j’ai cherché à partir. Mais, ils m’ont arrêté et ils m’ont donné un coup de pied sur la tête, ils m’ont blessé et déchiré mes habits. Après, ils m’ont envoyé à Dubreka. Ils ont dit qu’on a brûlé le drapeau. Je leur ai demandé si on peut brûler le drapeau un dimanche. Ils ont dit que c’est nous les vieux qui avons poussé les jeunes à manifester. Quand on est arrivé à Dubréka, ils ont voulu nous faire souffrir, mais les jeunes qu’on a trouvés dans la cellule nous ont donné leurs places. On était une trentaine dans une cellule et on se couchait la nuit comme des sardines… »

Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

 

Facebook Comments Box