Grève des enseignants : jets de pierres et perturbation des cours à Matoto

La grève des enseignants continue de paralyser le système éducatif guinéen, notamment à Conakry. Les cours ont été perturbés dans plusieurs écoles de la capitale guinéenne, ce lundi, 27 novembre 2017, à l’image du collège Yaguine et Fodé et du lycée Leopold Sedar Senghor, situés dans la commune de Matoto, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Contrairement aux précédents jours, les élèves étaient nombreux ce matin au collège Yaguine et Fodé et au lycée Léopold Sedar Senghor de Matoto. Si au lycée, certains enseignants ont répondu à l’appel du gouvernement et du syndicat proche du pouvoir, ce n’était pas le cas au collège où les enseigants ont strictement respecté le mot d’ordre de grève, lancé par Aboubacar Soumah depuis le 13 novembre.

Restés sans enseignants, les élèves du collège Yaguine et Fodé se sont mis à jeter des pierres sur les toits des classes du lycée Senghor, créant ainsi une psychose générale.

Daouda Doumbouya, directeur communal de l’éducation de Matoto, arrivé plus tôt au lycée Léopold Sedar Senghor pour préparer l’arrivée annoncée du ministre Ibrahima Kalil Konaté K², a vainement essayé de convaincre les élèves de rejoindre leurs salles de classe. Finalement, il s’est retiré avec les journalistes qui l’accompagnaient puisque la situation lui semblait ingérable…

C’est seulement grâce à l’arrivée, plus tard, du colonel Ibrahima Kalil Sidibé, coordinateur national des escadrons mobiles, en service à Matoto, accompagné d’une vingtaine de gendarmes, que ceux-ci ont réussi à calmer la situation. Après de larges sensibilisations (tant du côté des policiers que des élèves), le colonel Ibrahima Kalil Sidibé a réussi à faire libérer un élève qui avait été interpellé par les policiers.

Interrogé par Guineematin.com, un élève en classe de terminale a dit sa préoccupation face à l’évolution des évènements. « Nous sommes des candidats au bac, on ne parvient pas à étudier, alors que nos amis de l’intérieur étudient. Pourtant, le baccalauréat est national. Eux, ils pourront étudier des choses qu’on pourrait donner au bac, alors que nous nous sommes en retard ici à Conakry. Après, ils vont dire que les élèves de Conakry refusent d’étudier. Je dirais au ministre d’augmenter le salaire des enseignants car, un enseignant n’a pas de prix », a-t-il plaidé.

Fatoumata Sacko, élève en 11eme année Sciences Sociales, a invité le chef de l’Etat, le professeur Alpha Condé, à s’impliquer dans la résolution de la crise pour permettre à ses ainés de mieux préparer le BAC. « Dites au professeur Alpha Condé de nous aider. On veut que nos professeurs soient payés pour qu’ils puissent nous donner les cours, le pays est en retard. On ne veut rien maintenant, on ne veut que la paix. Regardez, pendant deux semaines, nos grand-frères qui font terminale ne parviennent pas aller à l’école. L’année passée, il y a eu beaucoup d’échec. Cette année, on ne veut pas échouer, on veut étudier. Donc, dites au président de nous aider à reprendre les cours », a-t-elle dit avec insistance.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tel. : (00224) 621 09 08 18

Facebook Comments Box