Les femmes de l’opposition républicaine ont réclamé justice ce mercredi 28 mars 2018. C’est à travers une marche pacifique, qui a abouti au ministère de la justice à Kaloum, que les femmes ont interpellé le garde des sceaux sur les nombreux assassinats des militants à l’occasion des manifestations de l’opposition. Maître Cheick Sako a répondu aux femmes que justice sera faite, malgré la lenteur des procédures, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.
Habillées en tenues blanches avec des foulards rouges, certaines munies de pancartes, ces femmes ont battu le pavé pour exiger que lumière soit faite sur l’assassinat de 94 personnes pendant les manifestations de l’opposition. On pouvait lire sur certaines pancartes : « 94 morts où est la justice ? Justice à nos fils et à nos maris ». En plus des ces pancartes, elles scandaient également en chœur des slogans comme « Justice à nos morts ».
Parties du buffet de la gare, à Almamyah, les femmes ont marché jusqu’à la nouvelle chancellerie, siège du ministère. Là, elles ont adressé un mémorandum au ministre d’Etat, ministre de la justice, garde des sceaux Me Cheikh Sako.
Après avoir écouté la lecture du mémorandum faite par madame Bah Maimouna Diallo, coordinatrice de la marche, le ministre de la justice a promis que justice sera faite.
« En ma qualité de ministre garde des sceaux de la Guinée, ce n’est pas les femmes de l’opposition que je vois devant moi. Pour moi, c’est des guinéennes. Il faut que dans ce pays, qu’on dépasse les clivages politiques. En tant que ministre de la justice, je suis dans mon pays pour appliquer la loi à l’encontre de tout le monde. Donc, la justice sera faite. Vous qui êtes là, je vous dis, ça sera fait. Vous aurez la réponse de votre mémorandum par écrit. Et, je vous montrerais également le tableau sur les cas de procédures qui sont actuellement pendantes devant les tribunaux de Dixinn et de Mafanco, concernant des cas d’assassinats », a expliqué le ministre.
Par ailleurs, Maître Cheick Sako a fait comprendre aux femmes manifestantes que la lenteur de la justice n’est pas un cas propre à la Guinée. « Il faut que dans notre pays, qu’on dépasse les passions, qu’on dépasse les anathèmes, il faut qu’on pense à ce qui ne marche pas, y compris la justice. Mais, je vous demande également d’ouvrir les yeux et d’ouvrir grandement les yeux et de me saisir personnellement, si une plainte a été formulée devant un tribunal guinéen et que cela ne donne absolument aucune suite. Je ne parle pas de la lenteur de la justice. Beaucoup de dossiers sont pendants devant nos tribunaux. La lenteur existe dans tous les pays du monde », a-t-il dit.
Plus loin, le ministre a promis aux femmes que la loi s’appliquera à tout le monde : « Personne n’est au dessus de la loi. Que ça soit les forces de sécurité, que ça soit les autorités que nous sommes, que ça soit les responsables de l’opposition, que ça soit vous-même les femmes, la loi s’applique à tout le monde ».
Il reste désormais à savoir si le ministre va joindre l’acte à la parole, en rendant justice.
Saidou Hady Diallo
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