Passage du PM : réactions des députés Ousmane Kaba, Djalikatou Diallo et Taata Bah

Comme annoncé dans nos précédentes publications, le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, a présenté hier mercredi, 27 juin 2018, la politique générale de son gouvernement devant l’Assemblée nationale. Après sa présentation, le chef du gouvernement guinéen s’est prêté aux questions des députés pour apporter des éclaircissements à leurs préoccupations.

Au sortir de l’hémicycle, certains députés ont réagi au micro de Guineematin.com sur cette politique générale du gouvernement. Beaucoup trouvent cette politique ambitieuse mais émettent des doutes quant à sa mise en œuvre effective.

Honorable Mariama Taata Bah, députée de l’UFDG :

Dans son discours, on retrouve tous les maux dont souffre ce pays ; mais, je serai surprise qu’il puisse trouver le remède pour guérir la Guinée. J’insiste sur le fait que le Premier ministre ne pourra rien faire avec ce refus manifeste du président de la République de mettre en place de la Haute cour de justice, l’unique institution qui pourra mettre main, qui pourra arrêter cette gabegie financière, cette corruption dans notre pays, parce qu’on ne peut pas prétendre arrêter le président de la République ou un ministre si cette cour n’est pas mise en place. Je serai donc surprise que monsieur le Premier ministre puisse aller au bout de ses idées, je suis persuadée que les guinéens ne verront absolument rien.

Hadja Djalikatou Diallo, députée de la majorité présidentielle :

C’est une politique est très ambitieuse qui donne un espoir à tout un peuple, un espoir à nous députés également. Et, nous ne pouvons que souhaiter la mise en œuvre de cette politique, dans la mesure où elle est en parfaite harmonie avec le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) que nous avons voté ici à l’Assemblée nationale. Si cette politique est mise en œuvre, il va s’en dire que le Gouvernement est vraiment prêt à apporter une thérapie de choc à l’économie guinéenne, pour que le développement durable tant ambitionné soit une réalité tangible.

Dr Ousmane Kaba, député non inscrit :

Certains points ont retenu mon attention, j’ai posé trois questions : la première a trait à l’assainissement de la ville de Conakry que j’ai surnommée la capitale mondiale des ordures. Je me demande quelle est l’organisation institutionnelle, quels sont les moyens de financement qu’il s’est donnés pour réussir cette tâche. La deuxième chose avait trait à la corruption qu’il a dénoncée, il a raison. On a mis l’accent sur une formation pernicieuse de la corruption. Il s’agit des fonctionnaires qui volent à la fois l’argent publique et les élections, c’est un double vol : le vol des élections, on sait là où ça nous amène, comme dans l’impasse où nous sommes, ça amène l’instabilité politique, ça amène l’inefficacité politique et le chômage dans un pays.

Donc, les vrais apatrides en Guinée, c’est les fonctionnaires qui volent l’argent et qui volent en même temps les élections, ça c’est vraiment une catastrophe. Et, nous allons aider le Premier ministre à nettoyer l’administration. La troisième idée que j’ai développée, c’est le programme de réformes financé par les institutions de Breton Woods. Le Premier ministre s’est félicité a juste raison du succès de la dernière revue, mais ce qu’il n’a pas dit, c’est que le Fonds Monétaire International a fait beaucoup de dérogations pour des critères non respectés.

Propos recueillis par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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