Sit-in des enseignants : les manifestants dispersés à Ratoma

Les forces de l’ordre ont empêché le sit-in que des enseignants voulaient tenir ce lundi, 12 novembre 2018 devant la DCE de Ratoma, à l’appel de leur syndicat. Les agents de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants rassemblés sur les lieux, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Comme ils l’ont fait avec l’appel à la grève déclenchée le 03 octobre 2018, les enseignants de la commune de Ratoma ont entendu aussi le mot d’ordre de manifestation lancé en fin de semaine dernière par le SLECG. Conformément à ce mot d’ordre, ils se sont regroupés ce lundi matin pour aller faire un sit-in devant la Direction Communale de l’Education afin de protester contre le gel de leurs salaires pour faits de grève.

« Nous avons décidé, tous les enseignants lésés ou pas lésés, les enseignants qui ont leur salaire gelé ou dégelé, qu’on se retrouve ce lundi matin devant nos différentes DCE, ceux qui sont à l’intérieur devant les DPE pour que nous puissions passer un message aux autorités. Parce que malgré notre volonté de coopérer et de négocier pour la reprise des cours, jusqu’ici, nous remarquons la mauvaise volonté du gouvernement de nous écouter, de prendre en compte nos revendications.

La mauvaise volonté du gouvernement de saboter les cours. Cependant, l’éducation, c’est la base du développement. Et ceux qui assurent cette fonction, ce sont les enseignants. Les enseignants ne doivent pas donner cours frustrés et mal au cœur. Mais lorsque jusqu’ici, ils ont fait preuve d’incognito par rapport à notre situation où ils font semblant, nous allons simplement leur rappeler la situation des enseignants », a déclaré Sangaré Moustapha Kémoko, professeur de Français et chargé à l’organisation du bureau exécutif communal du SLECG de Ratoma.

Mais, malgré leur détermination, les enseignants n’ont pas pu aller au bout de leur manifestation. Ils ont été très vite dispersés par les forces de l’ordre qui ont jeté du gaz lacrymogène sur eux. Une attitude surprenante pour Amos FaKoly, professeur d’Anglais: « A notre grande surprise, nous avons trouvé une grande mobilisation des forces de l’ordre. Ils nous ont arrêtés en cours de route d’abord, ils ont lancé des gaz lacrymogènes sur nous. Ensuite, on est parti à la DCE pour tenter de discuter avec les responsables.

Mais de façon surprenante, on a vu encore des gaz qui pleuvent sur nous. Comme vous le voyez, ma chemise a été déchirée et j’ai eu des blessures à la tête. Nous, nous pensions que nous avons des hommes conscients pour nous aider enfin à sortir de cette grève. Mais, les agents qui devaient nous sécuriser, qui devaient sécuriser le pays, ce sont les mêmes qui sortent nous violenter. Je suis vraiment dépassé », a-t-il déploré.

Après avoir été dispersés, les enseignants sont rentrés chez eux tout en promettant de poursuivre le combat jusqu’à la satisfaction de leur revendication.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tel: 00224 622 07 93 59

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