« Lorsqu’Oumar Sylla dit que le président de la République utilise un plan machiavélique. C’est avéré. Machiavel a dit que la fin justifie les moyens. Alpha Condé n’a-t-il pas utilisé plusieurs moyens, notamment des arrestations, des déportations d’opposants, avant d’organiser les élections référendaire et législatives du 22 mars dernier ? Est-ce qu’avant et après les élections il n’y a pas eu de morts d’hommes ? Monsieur le président, nous vous avons remis une clé USB qui a été versée dans le dossier de la procédure où on voit dans des vidéos les forces de l’ordre tirer sur les citoyens… On voit en vidéo les forces de l’ordre renverser les marmites de nos mamans, et même tirer sur les citoyens (les images à l’appui)… Est-ce que c’est faux que certains citoyens n’ont pas été déportés dans le camp de Soronkoni ? Est-ce que c’est faux que des gens n’ont pas été tués à N’zérékoré ? »
Les plaidoiries des avocats d’Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, se sont poursuivies toute la journée de ce vendredi, 21 août 2020, au tribunal de première instance de Dixinn. Après ses confrères Mohamed Abou Camara, Adama Salomon, Kerfala Soumah, Thierno Souleymane Baldé, Salifou Béavogui et Thierno Souleymane Barry, c’est Me Pépé Antoine Lama qui a dénoncé les réquisitions du procureur avant de plaider l’innocence de son client…
« Je dois vous dire que c’est avec un cœur serré que je prends la parole après celle du ministère public. J’ai le cœur serré parce que ce procès n’a pas raison d’être. Cette énergie déployée par le procureur de la République près le Tribunal de Dixinn, il devait l’utiliser pour traquer ceux qui pillent nos deniers publics.
Monsieur le président, le procureur connait bien son travail ; mais, vous avez vu hier, il n’a pu rien dire ici. C’est dossier battu sur du sable mouvant. Hier, j’avais l’impression d’être au siège du RPG lors des réquisitions du procureur. Monsieur le président, le ministère public a enlevé de ce dossier tout son caractère juridique.
Monsieur le président, je sais que ce sont des arguments juridiques qui vont fonder votre décision. 4 heures de réquisition, le procureur n’a rien trouvé à dire ; alors que c’est un procureur qui, habituellement, a des arguments. C’est un procès de la honte ! Nous constatons avec regret que le procureur de la République a détourné sa mission au profit d’un homme. Le procureur de la République est à la solde d’un homme.
Monsieur le président, il y a de graves troubles à l’ordre public qui sont produits en Guinée à longueur de journée ; mais, les poursuites sont dirigées contre un seul camp. Monsieur le président, pour avoir simplement dit que le président Alpha Condé utilise la Covid-19 pour dérouler son plan machiavélique, on dit qu’on a insulté Dieu. Le procureur a mystifié le président de la République. On ne doit plus le critiquer.
Lorsqu’Oumar Sylla dit que le président de la République utilise un plan machiavélique. C’est avéré. Machiavel a dit que la fin justifie les moyens. Alpha Condé n’a-t-il pas utilisé plusieurs moyens, notamment des arrestations, des déportations d’opposants, avant d’organiser les élections référendaire et législatives du 22 mars dernier ? Monsieur le président, est-ce qu’après ou avant les élections il n’y a pas eu de morts d’hommes. Monsieur le président, nous vous avons remis une clé USB qui a été versée dans le dossier de la procédure où on voit dans des vidéos les forces de l’ordre tirer sur les citoyens. Monsieur le président, dans cette clé, on voit en vidéo les forces de l’ordre renverser les marmites de nos mamans, et même tirer sur les citoyens (les images à l’appui). Monsieur le président, est-ce que c’est faux que certains citoyens n’ont pas été déportés dans le camp de Soronkoni ? Monsieur le président, est-ce que c’est faux que des gens n’ont pas été tués à N’zérékoré ?
Le procureur ne dira pas le contraire parce que tout est avéré. Le président de la République est le commandant en Chef des forces armées. Donc, si un militaire tue, le président de la République est moralement responsable. Les militaires ont reçu une prime de sang. Ils ont été récompensés pour ce qu’ils ont fait et pour ce qu’ils doivent faire pour que lui, Alpha Condé, conserve le pouvoir. Oui ! C’est la politique de Machiavel.
Monsieur le président, nous n’inventons rien. Nous disons la vérité avec preuves à l’appui. C’est le procureur qui a parlé durant 4 heures de temps pour ne rien dire après. Parce qu’il n’avait aucun élément pour fonder ses accusations. Est-ce que monsieur Oumar Sylla, en demandant aux citoyens de se mobiliser pour l’assaut final, il a dit de venir avec les armes ? Non ! Il a dit de se mobiliser pour manifester. Et, manifester est un droit constitutionnel.
Monsieur le président, sur les faits de menaces. Quels sont les termes menaçants que le procureur a retenus contre monsieur Oumar Sylla ? Il n’y en a pas. C’est un dossier vide. Le ministère public a été dans l’incapacité, pendant 4 heures de réquisitoire, de fonder ses accusations. Monsieur le président, ce procès est un procès politique. Notre client n’a pas sa place ici. En ramenant Oumar Sylla, dit Foniké Mengué, vous aurez rendu un bon jugement », a-t-il expliqué.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
Tél. : (00224) 621 09 08 18
