Nouvelle composition de la HAC : les réactions de l’AGEPI, de l’URTELGUI et du syndicat de la presse privée

Sanou Kerfala Cissé, président de l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée

Comme annoncé dans une de nos précédentes publications, les nouveaux commissaires de la Haute Autorité de Communication (HAC) ont été nommés dans la soirée d’hier par le président Alpha Condé. Selon le décret, lu sur les ondes des médias d’Etat, ils sont désormais 13 membres contre 11 de l’ancienne équipe. Dans les milieux des médias, les réactions sont contradictoires. Certains applaudissent, alors que d’autres ne cachent pas leur scepticisme.

La composition de la nouvelle équipe de la Haute Autorité de la Communication (HAC) ne fait pas l’unanimité au sein des médias guinéens. Si certains approuvent les personnes nommées, d’autres s’indignent.

Alpha Abdoulaye Diallo, président de l’Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante (AGEPI)

Parmi les personnes qui acclament la nouvelle équipe, il y a le président de l’Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante, Alpha Abdoulaye Diallo. « Nous avons appris comme tout le monde la publication de ce décret. Nous l’accueillons avec joie et nous estimons que pour les années à venir, la HAC doit encore faire plus de travail que l’ancienne équipe. Comme vous le savez, l’ancienne équipe a débuté dans une crise que nous ne souhaitons plus voir se répéter au sein de cette institution régulatrice des médias. Et, au sein de l’AGEPI, nous nous préparons à mettre le cap sur l’avenir. Nous estimons aussi qu’au niveau de toutes les autres entités de la presse guinéenne, c’est le moment non seulement d’applaudir ce décret, mais aussi de travailler pour que la presse guinéenne soit toujours au top niveau. Que nos représentants à la HAC n’oublient jamais leur devoir envers la profession et envers la République », conseille-t-il.

Pour le président de l’AGEPI, peu importe les structures de provenance des commissaires de la HAC et leur nombre, l’essentiel est que le travail qui sera fait par les nouveaux promus soit un travail collégial. « Vous savez, une équipe, c’est une équipe. Vous pouvez avoir votre propre opinion et vous pouvez provenir d’une entité qui est différente des membres de votre équipe ; mais, le plus important est que quand vous faites le travail, que cela soit un travail collégial. Donc, nous n’avons pas d’appréhensions. Nous estimons simplement que la régulation va se faire sans faire régresser la profession», ajoute-t-il.

Sanou Kerfalla Cissé, président de l’URTELGUI

Abondant dans le même sens, Sanou Kerfalla Cissé, le président de l’Union des radios et télévisions libres de Guinée (URTELGUI), estime qu’à travers ce décret, le Président Alpha Condé a respecté le choix des associations de presse. « Ce que nous avons aimé dedans, ce qu’au niveau des associations de presse, les propositions qu’on a eu à faire ont été maintenues. Personne n’a été changé. Maintenant, nous nous battons pour obtenir la présidence de l’institution. Et, c’est ce qui doit être aujourd’hui le combat de la presse dans son ensemble, au moins pour qu’il y ait un professionnel de la communication à la tête de la HAC. Mais, quelle que soit la personne qui va être là, c’est la presse qui aura gagné », a indiqué le patron de l’URTELGUI.

Enfin, Sanou Kerfala Cissé estime que les journalistes doivent savoir occuper les places qui sont les leurs sans se sous-estimer ; mais, ils n’ont pas aussi à surestimer leurs poids. « Au niveau de la presse, tout est clair. La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Nous ne sommes pas des supers héros ! Nous ne sommes que des simples citoyens ; mais, à la différence, nous constituons une croix de transmission entre le pouvoir public et la population ».

Sidy Diallo, secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée

Contrairement aux présidents de l’AGEPI et de l’URTELGUI, Sidi Diallo, le secrétaire général du syndicat de la presse privée de Guinée (SPPG), est loin d’être satisfait par ce décret. « Notre revendication n’a pas été prise en compte. Donc, nous sommes très déçus de voir que finalement, après tout ce qu’on a fait sur le terrain, on n’a pas été écouté. Nous sommes préoccupés parce que parmi les 13 personnes nommées par le président Alpha Condé pour aller à la HAC, il n’y a que 5 représentants des associations des patrons de presse. Et, parmi ces 5, il n’y a que 2 personnes qui sont identifiables. Nous restons pour l’instant pessimistes en voyant cette nouvelle équipe », a dit le responsable syndical.

Selon Sidi Diallo, le risque lié à cette décision est déjà connu à partir du moment où, sur les 13 membres de la nouvelle équipe, il n’y a que 2 qui étaient sur le terrain. « Le risque est qu’il y aura un musellement de la presse, les autorités vont contrôler les médias. Mais, de toutes les façons, le syndicat restera débout, il va toujours veiller au grain et il fera toujours son travail », a promis le secrétaire général du syndicat de la presse privée de Guinée (SPPG).

Entretiens réalisés par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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