Tristesse et consternation, ce sont les sentiments qui animent actuellement Mohamed Saliou Sampil, licencié récemment de Sheraton Grand Hôtel de Conakry. Le jeune homme assure avoir perdu son travail pour tout simplement avoir cassé accidentellement un pot de fleurs. Il a sollicité un entretien avec Guineematin.com pour dénoncer un licenciement abusif et réclamer justice.
Après 4 ans de services au Sheraton Grand Hôtel de Conakry, Mohamed Saliou Sampil s’est brusquement retrouvé au chômage. Il dit avoir été licencié suite à un simple accident de travail. « Je travaillais à l’hôtel Sheraton Grand Conakry comme équipier. Le 18 août 2020, comme d’habitude, je suis allé vers 23 heures pour ramasser les serviettes des sportifs dans la salle de sport pour les envoyer à la buanderie. Il pleuvait cette nuit-là.
Et, quand il pleut, je passe par la réception pour envoyer les serviettes à la buanderie. Arrivé à la réception, j’ai garé le chariot pour tirer la corde de sécurité afin de me frayer un chemin sans toucher les pots de fleurs. Malheureusement, le chariot a un peu glissé et a touché un pot de fleurs qui est tombé et s’est cassé. J’ai informé immédiatement un des syndicalistes qui était présent ce jour et j’ai appelé mon responsable direct, Mohamed Lamine Camara.
Le lendemain, j’ai été convoqué par Hadja Mariama Camara, responsable des ressources humaines, pour une explication verbale ; puis, une explication écrite. Je l’ai fait sous assistance des deux syndicalistes. Une semaine après, j’ai été convoqué par madame Camara qui m’a tendu une lettre d’entretien préalable à un licenciement pour signature. J’ai dit, »madame, vous voulez me licencier pour avoir simplement cassé accidentellement un pot de fleurs » ? Je suis allé voir les responsables syndicaux. Ceux-ci m’ont dit d’attendre qu’ils vont aller plaider ma cause auprès de monsieur Trilok Bhunjun, qui est le directeur général adjoint de cet hôtel. Malheureusement, après toutes les tractations menées par les syndicalistes, j’ai été licencié. Et, les deux syndicalistes qui se battaient pour ma cause aussi ont été mis en congé technique, parce que tout simplement ils défendaient ma cause », a expliqué Mohamed Saliou Sampil.
Le jeune homme dénonce un licenciement abusif et accuse la responsable des ressources humaines de l’hôtel d’être à l’origine de cette décision. Car, dit-il, c’est la première fois qu’un employé de cet établissement est renvoyé à la suite d’un accident de travail. C’est pourquoi, il réclame justice. « J’accuse la responsable des ressources humaines d’en être la principale responsable. Il y a eu par le passé des casses à l’hôtel Sheraton ; mais, on se contentait de demander à celui qui a occasionné la casse s’il n’était pas blessé. Après, rien ne se passait.
Donc, je demande justice. Je souhaite être rétabli dans mes droits. J’ai passé 4 ans dans cet hôtel, même un verre je n’avais jamais cassé, je n’ai jamais volé aussi. Il est écrit dans leur règlement intérieur qu’une personne est licenciée lorsqu’elle se permet de voler. On ne peut pas licencier quelqu’un pour des faits d’accident de travail. On m’a licencié abusivement parce que je n’ai jamais reçu au préalable une lettre d’avertissement, ni de préavis. On m’a fait sortir, accompagné d’un agent de sécurité de cet hôtel où j’ai travaillé dur pendant 4 ans. Cela sans aucune mesure d’accompagnement. C’est injuste », s’est-il plaint, larmes aux yeux.
Dans le souci de recouper cette information, un reporter de Guineematin.com s’est rendu à l’hôtel Sheraton de Conakry. Il a rencontré monsieur Trilok Bhunjun, le directeur général adjoint, et Hadja Mariama Camara, la responsable des ressources humaines. Mais, tous les deux n’ont pas souhaité se prononcer sur le sujet. « Nous saluons votre travail. Vous avez respecté la déontologie du métier. Mais, nous ne pouvons rien dire par rapport à cette affaire. Nous allons faire une annonce officielle le moment venu », ont-ils déclaré.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
Tél. : (00224) 621 09 08 18