Le ménage se poursuit au sein de l’administration guinéenne. Après l’envoi de plus de 6000 fonctionnaires à la retraite, les autorités du pays ont décidé aussi de renvoyer de nombreux contractuels de l’Etat. A Labé, 41 personnes évoluant dans différents services publics sont concernées par cette décision, a appris Guineematin.com à travers son correspondant sur place. Parmi ces contractuels renvoyés, figure Mamadou Saliou Macina, qui était le chauffeur personnel du préfet de Labé depuis 2017.
« En fin décembre 2021, il y a eu une réunion organisée par l’actuel préfet de Labé, avec tous les travailleurs concernés par la décision. Le courrier du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation a été lu devant tout le monde pour partager l’information. C’est à ça que le préfet lui-même m’a appelé hier, vendredi 7 janvier 2022, le cœur très serré, pour m’annoncer la mauvaise nouvelle.
Selon lui, dans tous les services publics du pays, les contractuels ont été renvoyés. Donc, lui aussi, il est obligé de faire la même chose, car la décision vient de sa hiérarchie. Il m’a demandé de me ressaisir et de rester à la maison pour l’instant. Le moment venu, même si c’est son véhicule personnel, il va m’embaucher, parce qu’on s’est beaucoup familiarisés », a indiqué ce chauffeur, tout en soulignant que l’Etat leur doit deux mois de salaires.
« Nous partons avec deux mois d’arriérés de salaires impayés. Nous tendons l’oreille pour qu’on nous paie notre dû. Et si cela n’est pas fait aussi, personnellement, je m’en remets à la volonté de Dieu. Seulement, je demande aux nouvelles autorités de mûrir davantage leur décision. Car, renvoyer un grand nombre de travailleurs tout d’un coup sans aucune mesure d’accompagnement, c’est très difficile. Parce que beaucoup parmi nous sont des responsables de familles », a dit Mamadou Saliou Macina.
Joint au téléphone, le préfet de Labé, Colonel Sylvain Sény Camara, a confirmé l’information. Mais, il a dit ne pas vouloir commenter une décision de sa hiérarchie.
De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com
