Traque des insulteurs publics : « ça va mettre de l’eau dans le vin » de certains internautes (Me Labilé Koné)

Maître Koné Aimé Christophe Labilé, président de l'ONG avocats sans frontières Guinée

Comme annoncé précédemment, le procureur général près la Cour d’appel de Conakry vient d’engager une guerre contre les injures et les propos ethnocentristes sur les réseaux sociaux. Alphonse Charles Wright a instruit les officiers de police judiciaire d’engager des poursuites dès la semaine prochaine contre ceux qui se livrent à de tels agissements dans sa juridiction.

Cette décision est favorablement accueillie par Me Aimé Christophe Labilé Koné, le président de l’ONG Avocats sans frontières. L’activiste des droits de l’homme estime que cela pourrait « mettre de l’eau dans le vin » de ceux qui font un « usage malsain » des réseaux sociaux.

Et contrairement à ce que pensent certains, l’avocat soutient qu’il n’y a pas risques que cette bataille ouverte par le procureur général n’entraîne une restriction de la liberté d’expression sur les réseaux sociaux. Il l’a dit dans un entretien avec un journaliste de Guineematin.com, ce mercredi 12 janvier 2022,

« Ce qu’il faut saluer dans ça, c’est qu’on va aller beaucoup plus vers la judiciarisation des choses. Et en ce sens, si quelqu’un estime être victime d’une injure ou d’une diffamation, si la personne porte plainte, on va convoquer l’autre partie. Ce que nous demandons, c’est d’avoir l’œil très vigilant pour qu’il y ait un procès équitable, où on va donner la chance à celui qui est poursuivi de pouvoir se défendre.

Le juge est l’arbitre, il a son intime conviction, mais en se fondant sur les dispositions de la loi. Il y a des faits qui constituent une diffamation, il y a des faits qui constituent des injures, on ne va pas réinventer la roue. Donc, je pense qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour dire que les gens vont faire usage systématique, parce que le procureur a dit telle ou telle chose, pour poursuivre à outrance, non.

Plutôt, ça va peut-être mettre de l’eau dans le vin de ceux qui étaient enclins à faire un usage malsain des réseaux sociaux. Je ne crains pas qu’il y ait une restriction de la liberté d’expression là-dessus, parce que les infractions dont le procureur général fait état étaient poursuivies et prévues par la loi. Donc, il ne fait pas une invention », a réagi Me Aimé Christophe Labilé Koné.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

Tél : 622 67 36 81

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