Violences intercommunautaires à Macenta : 17 accusés condamnés à perpétuité

Le Tribunal de première instance de Macenta a rendu ce mardi, 25 janvier 2022, son verdict dans le dossier des violences intercommunautaires à Macenta. Ces violents affrontements qui ont opposé les communautés Tomas et Manias les 26 et 27 décembre 2020, avaient fait des dizaines de morts et de blessés ainsi que d’importants dégâts matériels. Le tribunal a condamné de nombreux accusés à des peines allant de six mois d’emprisonnement à la réclusion criminelle à perpétuité, rapporte le correspondant de Guineematin.com à N’Zérékoré.

Après quelques semaines de débats, le procès des auteurs présumés des violences intercommunautaires qui ont secoué la ville de Macenta, les 26 et 27 décembre 2020, a pris fin ce mardi, 25 janvier 2022, à la Maison des jeunes de N’Zérékoré, où le procès a eu lieu. Sur l’action publique, le Tribunal de première instance de Macenta a constaté l’extinction de l’action publique à l’égard de Fassou Théoro et de Doua Béavogui, décédés en détention préventive, à la Maison centrale de N’Zérékoré. Il a ordonné aussi la mise hors de cause de Fatta Sékou Fofana et de « Gaza » (chauffeur), contre lesquels aucune charge n’a été retenue.

Le Tribunal a déclaré 32 accusés (Péma Sakouvogui (alias Foromo), Tanou Koïvogui, Siba Sakouvogui, Yako Sakouvogui, Gnakoye Guilavogui, Koï Soropogui, Zézé Dopavogui, Kaliva Koïvogui, Pokpa Pivi, Noko Onivogui, Siba Flobert Toupou, Koï Béavogui, Jean Guilavogui, Oyé Koïvogui, Douo Onivogui, Pévé Kalivogui, Marcel Béavogui, Zézé Guilavogui, Baret Kalivogui, Siné Béavogui, Cé Mark Koly, Kaman Sakouvogui, Pé Maomy, Ansoumane Samory Camara, Mohamed Camara (alias Rougeau), Martin Soropogui, Massa Guilavogui (alias Massa Mava), Mory Touré, Sékou Kanté (alias Sékou 40), Mamady Sampil Camara, Bangaly Fofana et Karamo Touré dit « Grand K ») non coupables des faits à eux reprochés et les a renvoyés des fins de la poursuite.

Par contre, la juridiction a condamné quatre accusés (Koly Béavogui dit « Béa », Moussa Dian Fofana, Mory Cissé dit « Kissy Mory » et Koï Koïvogui) à un an d’emprisonnement chacun, pour des faits de d’attroupement, coups et blessures volontaires, détention illégale d’armes (calibres 12 de fabrication locale). Deux autres accusés (Ousmane Keïta dit « Anzou » et Baret Sakouvogui) à dix mois d’emprisonnement chacun, pour des faits de séquestration et de détention illégale d’armes (calibres 12 de fabrication locale). De son côté, Elhadj Bakary Kourouma a été reconnu coupable de complicité d’attroupement et condamné à six mois d’emprisonnement assorti de sursis. Pour sa part, Kagbè Mady Camara a écopé 30 ans de réclusion criminelle à temps pour des faits d’assassinat.

Quant aux accusés en fuite, deux d’entre eux (Forè et Moriba Soumaoro) ont été reconnus coupables de tentative de meurtre, de séquestration et de vol. Le tribunal les a condamnés à 15 ans de réclusion criminelle par défaut et décerné mandat d’arrêt contre eux. 17 autres accusés en fuite (Laye Moussa Camara, Yacouba Fofana, Bangaly Camara, le surnommé Takana (conducteur de taxi moto), Soumaïla Cissé, Mohamed Lamine Fofana (alias Bosis), Shakir Kaba, Ibrahima (alias Ebi), Boye Woro, Laye Cissé alias « Aramozo », Kassia Camara alias « Katro », Mohamed Kourouma, le surnommé comptable, Ibrahima Traoré, Koïkoï, Amara Gaspary et Soumaïla Sylla) ont été condamnés par défaut à la réclusion criminelle à perpétuité pour des faits d’assassinat, d’association de malfaiteurs, de participation à un mouvement insurrectionnel et d’attroupement et d’incendie volontaire.

De leur côté, Idrissa Camara, N’famoudou Toupou, Naba Laye Konaté et Sékou Maté, ont été reconnus coupables des faits d’association de malfaiteurs, de participation à un mouvement insurrectionnel et d’attroupement. Le tribunal les a condamnés à dix ans de réclusion criminelle à temps par défaut et décerné mandat d’arrêt contre eux.

Sur l’action civile, les condamnés ont été sommés de payer de fortes sommes d’argent allant de 2 800 000 à plus d’un milliard de francs guinéens à titre de réparation et de dommages et intérêts aux différentes parties civiles.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

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