Durée de la transition, organisation des élections… Ce qu’en dit le porte-parole du gouvernement

Ousmane Gaoual Diallo, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, porte parole du Gouvernement

Depuis le coup d’État du 05 septembre dernier qui a renversé le régime Alpha Condé, les Guinéens ne connaissent toujours pas jusqu’à quand va durer la Transition. Malgré les multiples interrogations des différents acteurs politiques et sociaux, la junte militaire au pouvoir n’a pour le moment hasardé aucune date.

À l’occasion d’une interview accordée à Guineematin.com hier, lundi 28 février 2022, Ousmane Gaoual Diallo, ministre de l’Urbanisme, de l’habitat et de l’Aménagement du territoire, également porte-parole du gouvernement, a été interrogé sur cette question.

Sans s’aventurer sur une quelconque date, le porte-voix du gouvernement Mohamed Béavogui a expliqué les différentes tendances possibles pour déterminer la durée de la transition.

«  J’ai toujours soutenu que la transition, ce n’est pas une question de calendrier. Mais, c’est plutôt une question de contenu. Qu’est-ce qu’on doit faire entre acteurs d’ici à la fin de la transition ? C’est ce qui détermine la durée de la transition. Ce n’est pas de fixer des dates. On a vu ce que ça donne… Notre ancienne transition en 2010 en fait foi. Le délai n’était pas respecté. Même nos élections n’avaient pas été respectées dans le temps. Au Mali, ils ont fixé des injonctions qu’ils ont limitées dans le temps. Est ce qu’ils sont arrivés ? Je pense que nous devrions nous focaliser sur le contenu de notre transition. Qu’est-ce que nous voulons ? J’ai donné un exemple la dernière fois, même si ça a été mal interprété. Regardons la question électorale. Le fait de dire que nous allons à des élections avec le fichier actuel ou une révision électorale ou un recensement général de la population. Les trois options n’ont pas les mêmes conséquences sur la durée de la transition. Si on dit qu’on  va avec le fichier actuel, c’est sûr que la transition va être plus courte. Si on dit qu’on va avec un recensement électoral, la transition va être moyennement courte. Si on dit qu’on fait un recensement global de la population, ça va être un peu plus long. Donc, ce que nous mettons dans le contenu, c’est ce qui va déterminer la durée », a expliqué le porte-parole du gouvernement.

Selon le ministre Ousmane Gaoual Diallo a rappelé que ce n’est pas le gouvernement qui détermine la durée de la transition.

« Je veux vous dire que ce n’est pas ça, ce n’est pas le gouvernement qui fixe la durée de la transition. Dans la Charte, ce n’est pas le gouvernement qui détermine la durée de la transition. Il y a un certain nombre d’acteurs qui sont énumérés dans le document. C’est eux qui doivent déterminer la durée de la transition. Ce n’est pas une dictature qui sera imposée. Il faut qu’on sache aussi ce qu’on veut dans ce pays. D’un côté, on veut qu’il y ait le dialogue, la concertation, le consensus pour sortir de cette situation. De l’autre côté, on exige de ceux qui dirigent de fixer la durée de la transition en imposant. Il faut qu’on soit cohérent nous-mêmes. Qu’est-ce qu’on veut finalement ? Pour qu’il y ait le dialogue, il faut créer un cadre de confiance pour qu’il y ait un retour de la confiance. Sinon, on va faire un monologue. On va se retrouver comme avant. On discute chacun de ce qu’il veut. Et puis, finalement, il n’y a pas d’accord. On perd du temps, on s’en va. Est-ce que ce qu’on veut ou on crée un cadre dans lequel la confiance entre les acteurs est primordiale ? Parce que lorsqu’il y a la confiance, les accords sont plus faciles à obtenir, parce que chacun fait confiance à l’autre », a dit le ministre.

Par rapport à ceux qui continuent de regretter la dissolution de la CENI et l’annonce dans l’organigramme du département de l’Administration du territoire et de la décentralisation la création un organe de gestion électorale, le porte-parole du gouvernement tempère.

« A partir de moment où la Constitution est dissoute, l’organe électoral va aller où ? A quel département ? Avant la tenue du référendum, cet organe est tout naturellement sous la coupe du gouvernement à travers le ministère de l’Administration du territoire. C’est après l’adoption de la Constitution que les règles seront fixées et pas avant », a révélé le ministre.

A rappeler que la dernière mission conjointe CEDEAO-UA en Guinée a recommandé à la Guinée de définir la durée de la transition. Parallèlement, les membres du Conseil national de transition (CNT) installés le 5 février, sont déployés à travers le pays pour échanger avec les populations sur les questions essentielles de la transition. 

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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