Mois de la femme : qui est Joséphine Loly Tenkiano, Procureure à la CRIEF ?

L’humanité a célébré la journée internationale des droits des femmes le 8 mars dernier. En Guinée, cette journée se célèbre dans un contexte socio-politique particulier. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com à l’occasion de ce mois de la femme, Joséphine Loly Tenkiano, actuelle substitut du procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) est revenue sur son parcours avant d’interpeller les nouvelles autorités sur la défense des droits de la gent féminine.

Madame Joséphine Loly Tenkiano est une femme magistrat qui a connu une ascension fulgurante. Après ses études scolaires et universitaires, la jeune dame a suivi plusieurs formations liées à sa profession. Mais, Joséphine Loly Tenkiano n’est pas que procureure, elle donne également des cours de Droit dans certaines universités de la place.

Josephine Loly Tinkiano, substitut du procureur spécial de la CRIEF

« Après mes études scolaires, j’ai été orientée à la Faculté de Droit de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia où j’ai obtenu mon diplôme de Master. Puis, j’ai été coptée par certaines universités de la place telles que l’université Nelson Mandela, l’Université de Sonfonia, l’Université Victor Hugo. En 2008, je fus nominée meilleure enseignante à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia. Par ailleurs, de 2008 en 2010, j’ai réussi le concours des auditeurs de justice pour être magistrat. Après avoir décroché ce concours, j’ai suivi 2 ans de formation au Centre de formation et de documentation judiciaire, que les profanes appellent l’école de la magistrature guinéenne. J’ai eu mon brevet de magistrat après cette formation ».

Avec cette formation, Joséphine Loly Tenkiano devait intégrer la magistrature guinéenne. « C’est ainsi qu’en 2011, un décret nous a tous ventilés dans les juridictions. Et moi, je me suis retrouvée au tribunal de première instance de Mafanco en qualité de substitut du procureur. J’ai été maintes fois intérimaire au sein au tribunal de première instance de Mafanco. Là, j’ai fait au moins 10 ans au parquet. Je travaillais en étroite collaboration avec les officiers de police judiciaire. Un service qui relevait du parquet. Il va sans dire que nous avions assez d’activités à effectuer dans le cadre des présumés auteurs d’infractions. Quand je parle d’infractions, je parle de crimes, de délits et contraventions. Je faisais en sorte que les prévenus soient jugés et condamnés, s’il y a lieu, à la hauteur de leur forfaiture et ce, conformément à la loi. Et, c’est cela que j’ai totalisé les 10 ans d’expériences au parquet », a fait savoir notre interlocutrice.

Par ailleurs, Joséphine Loly Tenkiano est revenue sur les nombreuses formations dont elle a bénéficiée tant en Afrique que sur la scène internationale. « En termes d’expériences professionnelles et de formations, en novembre 2012, j’ai participé à une formation complémentaire des auditeurs de justice et jeunes Magistrats des Etats membres de l’OHADA, organisé à l’Hôtel Grand Bassam, en République de la Côte d’Ivoire. Suite à ça, j’ai participé à l’atelier de formation sur la place du Procureur à l’enquête organisée par l’Ambassade de France en Guinée avec le projet d’appui contre le trafic de cocaïne en Afrique de l’Ouest (ALCAO). En 2015, j’ai suivi une formation en renforcement de capacité en Criminal Justice Course (procédure pénale) organisé à l’Académie Internationale de renforcement des capacités en Droit (ILEA-R0SWELT), Etat de New Mexico (Etats-Unis D’Amérique). Au courant de la même année, je fus élue citoyenne d’honneur de Roswell (Etat de New Mexico) et ce, avant de prendre part à une autre formation en février 2016, en analyse fondamentale des enquêtes criminelles organisées à West Africa Regional Training Center à Accra, au (Ghana). Après cette formation, s’en est suivie une autre sur l’utilisation des instruments de protection des droits de l’homme en Afrique, organisée par l’Institute for Human Right and Develpment in Africa (IHRDA) et l’Association les Mêmes Droits pour Tous (MDT)… ».

Josephine Loly Tinkiano, substitut du procureur spécial de la CRIEF

A ces formations, s’ajoutent d’autres, non moins importantes, qui ont contribué à l’ascension de la procureure. « J’ai aussi bénéficié d’une formation complémentaire en analyse primaire des enquêtes criminelles organisées à West Africa Regional Training Center à Accra (GHANA). En 2018, j’ai participé à une formation régionale avancée des formateurs sur la cybercriminalité et la preuve électronique pour les pays francophones et lusophones de la CEDEAO et la Mauritanie à Dakar au Sénégal. De février 2019 au mois de novembre 2020, je suis membre de la commission nationale d’évaluation de risques liés au blanchiment des capitaux et financement du terrorisme BC/FT. J’ai participé également en 2018, à la session de formation sur les violences sexuelles à l’Ecole Nationale de la Magistrature de Paris, en France. Après cela, s’en est suivi en décembre 2019 une formation sur les politiques de drogues en Afrique de l’Ouest francophone à l’Université Gaston Berger de Saint Louis au Sénégal… ».

A l’occasion du mois de Mars, dédié à la défense des droits des femmes, notre interlocutrice se félicite de la place accordée aux femmes par les nouvelles autorités avant de leur lancer un appel. « Je voudrais tout d’abord remercier le président de la transition, Chef de l’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya, qui s’est retrouvé avec au moins 30% de femmes dans son gouvernement. Au sein de ce gouvernement, il y a aujourd’hui beaucoup plus de femmes qui sont ministres et qui gèrent chacune tout un département. Et sur ce, je les invite à encourager les initiatives des femmes parce qu’il va falloir qu’on encourage l’autonomisation des femmes. Une fois qu’on encourage l’autonomisation des femmes, les gens vont commencer à apprendre à être beaucoup plus indépendants, libres dans leur vie quotidienne, dans leur façon d’agir… Je voudrais que les nouvelles autorités engagent une lutte efficace contre les violences faites aux femmes, contre les violences basées sur le genre », a lancé la procureure.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622919225

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