Comment éviter le Diabète, l’hypertension… le Pr Mor Ndiaye (Université Cheick Anta Diop de Dakar) à Guineematin

Pr Mor Ndiaye, médecin médico légal du Sénégal

De nos jours, les maladies liées à l’hypertension et au diabète tout comme les maladies cardiovasculaires sont devenues de plus en plus récurrentes dans nos pays et affectent plus régulièrement le monde du travail. Le Professeur Mor Ndiaye du Service de médecine du travail et de médecine légale à l’université Cheick Anta Diop de Dakar a accepté de répondre aux questions de Guineematin.com, sur la prévention ces maladies métaboliques.

Un de nos reporters l’a interviewé à l’occasion du premier Congrès international de médecine légale et santé au travail organisé en Guinée les 24 et 25 mars 2022.

Pour cet agrégé de médecine légale, la prévention des risques professionnels constitue avant tout le cœur de l’action du médecin.

 

« Vous savez que la prévention des risques professionnels constitue le cœur de l’action du médecin de travail en milieu professionnel, en milieu professionnel. Celui-ci présente plusieurs risques à savoir les stress, les violences, le tabac, la drogue mais également  la sédentarité, le manque d’activités physiques, le manque de bonnes alimentations, le manque d’un sommeil réparateur. Au finish, c’est ce qui va aboutir à  la survenue des maladies comme, le diabète, le syndrome métabolique. Ceci va entraîner des absences qui vont faire que le travailleur va perde un peu dans son gain et ceci va entraîner une baisse économique, et ensuite on a les risques physiques, les vibrations,  les ambiances thermiques, les risques chimiques,  c’est à dire les préparions des substances, et les risques  biologiques à savoir les bactéries,  les virus, les champignons et autres. Et en fin les risques ergonomiques comme celles liées aux manutentions. Il est important qu’en faisant une évaluation de tout ce qui est lié aux risques, qu’on puisse mettre en place des stratégies. La première des stratégies c’est le document unique qui est une obligation pour tous les employeurs. La mise en place d’une politique de santé va identifier les risques, voir les dangers, analyser  la probabilité de survenue voire s’il y a la gravité ou non et proposer un ensemble de mesures correctrices  qu’il faut mettre en place. Et ses mesures doivent être évaluées et suivies dans le temps parmi toutes ces stratégies également,  ou la stratégie  Sobane qui se décline  en quatre  étapes on a d’abord le dépistage qui est fait en interne  par les travailleurs eux même. Ensuite on passe à l’observation qui se joue à l’interne aussi mais on fait intervenir plus des travailleurs, des encadreur si on ne parvient pas à maîtriser les risques nous passons à l’analyse et là nous faisons intervenir un plus de personnel interne et des préventeurs qui peuvent être internes comme externe  et si on ne parvient toujours pas à maîtriser les risques, on passe à l’étape d’expertise où on fera venir un expert qui maîtrisera l’ensemble des risques et qui va proposer des solutions pérennes et idoines », a expliqué ce Professeur médicolégal.

Mais, ce n’est pas tout, à côté  de cela il y a cette stratégie qui a été  découverte par des ouvriers  japonais, rappelle le Pr Mor Nd’iaye.

« Elle consiste à dire que tout espace de travail doit être mis en ordre, des objectifs doivent être définis et surtout les objets qu’on utilise fréquemment doivent être mis de côté et ce qu’on utilise pas doit être éloigné, les espaces doivent être nettoyés de tels sorte qu’il n’y ait aucun risque, aucun danger mais  également on a une autre stratégie qui est le WORK SMALL ENTREPRISE c’est à dire que c’est la prévention dans les PME et les PMI. Et là,  on est sur les locaux, l’ambiance thermique, les heures d’osculation dans l’aménagement des locaux. Voilà de façon de résumé, un nombre de stratégies qui peuvent être mises en milieu professionnel pour prévenir les risques. Mais ce qui est plus important c’est d’avoir une démarche. Cette démarche doit être respectée et elle doit impliquer l’ensemble des travailleurs et partenaires locaux. Elle doit aboutir à un engagement fort de la direction, et une adhésion de l’ensemble des travailleurs pour que ces stratégies puissent être appliquées de façon déficiente ».

En définitif, l’expert propose des actions pérennes pour lutter contre les maladies métaboliques.

« Vous savez sue ces maladies métaboliques comme la tension et le diabète, toutes ces maladies sont dues à des éléments que nous faisons tous les jours. Il faut qu’on revoie  notre alimentation, il faut manger moins gras, moins sucré, mais il faut également qu’on fasse des activités physiques, ne serait-ce que des marches de trente (30 mn) minutes et trois (3) fois dans la semaine. Cela permet  d’éliminer tout ce qui est excessif dans l’organisme », a-t-il expliqué.

Parlant toujours du milieu du travail, il faut lutter contre certains éléments improvisés par le travail. Et demander aux Etats africains de souscrire à certaines conventions internationales liées à la santé et sécurité au travail.

« C’est comme le stress, la sédentarité. Pour lutter efficacement contre ces maladies qui commencent à gagner du terrain en Afrique, il faut que nos pays ratifient les trois conventions phares de l’OIT. A savoir la convention 155 qui parle de la politique en matière de sécurité et santé au travail, la 175 qui parle des services de santé au travail et la  convention 187 qui parle du cadre promotionnel de la santé au travail. Ratifier ces conventions et les intégrer dans notre dispositif juridique permettront de lutter contre ces maladies qui sont fréquentes en milieu de travail mais également au sein de nos populations. Et comme vous voyez qu’on n’a même pas fini de maîtriser les maladies infectieuses, qu’arrivent maintenant ces maladies non transmissibles. Ceci fait une double charge épidémiologique. Il nous faut changer nos habitudes alimentaires, changer notre mode de vie, pratiquer des activités ludiques, créatives et sportives pour nous en sortir. Il faut qu’on ait une très bonne politique nationale en matière de santé et des programmes sectoriels. Valoriser nos aliments. Il est important d’instaurer des programmes par exemple de lutte contre l’hypertension, le diabète ou tout autre programme lié aux maladies métaboliques », a conclu l’expert.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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