CRIEF : un comptable, une receveuse communale et 3 billeteuses jugés pour détournement de deniers publics

Lucia Camara (receveuse communale de Dixinn), Elhadj Ben Daouda Nanssoko (comptable dans la commune de Dixinn), Aissata Sylla, Mariama Keita et Aminatou Bah (toutes billeteuses dans la commune de Dixinn) ont comparu de nouveau ce lundi, 04 juillet 2022, devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Ils sont tous poursuivis devant cette juridiction pour des faits présumés de détournement de deniers publics, faux et usage de faux en écriture publique, enrichissement illicite et complicité au préjudice de l’État, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A l’audience de ce lundi, c’est madame Mariama Keita et plusieurs responsables d’établissements scolaires publics relevant de la direction communale de l’éducation de Dixinn qui sont passés devant le juge Francis Kova Zoumanigui, assisté de Lamine Konaté et de Mamadou Tahirou Baldé. Il est reproché à ces prévenus d’avoir fait ou aidé à faire, courant mois de septembre, octobre et novembre 2021, des opérations de paiement des salaires de plusieurs enseignants de la commune de Dixinn. Des opérations de paiement n’ayant pas été justifiées par les mis en cause.

A la barre, madame Mariama Keita, comptable en service dans la commune de Dixinn de 1982 à 2021, a dit ne pas reconnaître les faits mis à sa charge.

« Je n’ai pas détourné des fonds publics. Moi je suis comptable à la retraite. J’étais en service dans la commune de Dixinn depuis 1982 en qualité de billeteuse. J’avais la charge de payer les fonctionnaires. Quand je reçois les salaires, les fonctionnaires viennent se faire payer. Parmi eux, il y en a qui sont mutés à l’intérieur, mais qui souhaitent toujours garder leurs salaires à mon niveau par le fait que leurs familles soit à Conakry. Tous les fonctionnaires que j’ai la charge de payer, je les ai toujours payés. Je n’ai jamais payé avec la procuration. Les gens viennent avec leurs documents qu’ils ont l’habitude d’envoyer avec eux, je les paie. Ceux qui sont à l’intérieur envoient l’un de leurs parents ou membre de leur famille muni des pièces qu’il faut, et puis je procède à la paie. Tous ceux qui sont payés signent devant leurs noms. S’il y a eu des gens qui n’ont pas signé devant leurs noms, c’est qu’ils ont oublié. Par exemple, pour le cas de Fatoumata Djaraye Barry, elle est décédée. C’est mon amie. Pour elle, c’est son fils qui venait prendre son salaire pendant tous ces trois mois. Parfois, il signe, parfois aussi il ne signe pas. Mais, c’est lui qui venait récupérer son salaire. Et, je précise que sa maman, Fatoumata Djaraye Barry, c’est mon amie, je ne peux retenir le salaire de cette dernière. S’agissant de Mariama Diallo, elle n’est pas décédée. Elle est là, à Almamyah, dans la commune de Kaloum. Elle aussi, elle est à la retraite. Mais, elle avait quelqu’un qui venait récupérer pour elle. Depuis que j’ai commencé à payer, quelqu’un n’est jamais venu se plaindre à qui que ce soit pour dire qu’il n’a pas perçu son salaire », a expliqué madame Mariama Keita.

Sur la question relative à l’enrichissement illicite qui lui est aussi opposée, madame Mariama Keita a également plaidé non coupable.

« Je n’ai pas de bâtiments, je n’ai pas de villa, à plus forte raison un immeuble. Je suis chez mon mari. La voiture que j’ai, c’est la voiture de mon fils. Moi, l’argent que j’ai sur mon salaire, je l’ai investi pour les études de mes enfants », a-t-elle déclaré.

Après elle, ce sont plusieurs responsables et enseignants des établissements scolaires du primaire, collèges et du lycée qui ont défilé devant la chambre en qualité de « simples témoins » des faits reprochés aux prévenus. Dans leurs explications, tous ont reconnu avoir perçu les salaires mis en cause au compte des mois de septembre, octobre et novembre 2021.

Finalement, la Cour a renvoyé le dossier au 18 juillet prochain pour la suite des débats.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 622919225

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