Wanindara (Ratoma) : le corps d’Ibrahima Baldé toujours pas restitué à sa famille

Mohamed Chérif Baldé, père d'Ibrahima Baldé, tué à Wanindara

Chauffeur de Camion, âgé de 16 ans, Ibrahima Baldé a été tué par balle hier, mercredi 17 août 2022, en marge de la manifestation décrétée par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) pour exiger au CNRD un dialogue pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel en Guinée. Ce jeune a été fauché à Wanindara (commune de Ratoma) dans l’après-midi. Mais, son corps a finalement été transporté au CHU d’Ignace pour être autopsié. Ses parents espéraient le récupérer ce jeudi pour pouvoir l’inhumer. Mais, les autorités ne leur ont pas encore restitué le corps.

Dans la famille d’Ibrahima Baldé à Wanindara où Guineematin.com a dépêché un de ses reporters ce jeudi, c’est une inquiétude doublée de tristesse et de consternation qui se lisait sur le visage des parents.

« Quand on est parti faire la prière de 14 heures à la mosquée, on a croisé le chef du quartier qui revenait de l’hôpital Ignace Deen avec le maire de la commune de Ratoma. Ils y étaient allés pour voir comment le corps pourrait nous être restitué. Le chef du quartier nous a dit que c’est le procureur qu’ils attendent maintenant pour toute décision et que c’est le procureur qui doit faire la déclaration concernant Ibrahima Baldé. Mais, nous nous demandons qu’ils nous restituent le corps de notre enfant, on va l’enterrer nous-mêmes. Sinon, on prie toujours pour le repos de son âme. Seulement, ceux qui l’ont tué, nous laissons entre eux et Dieu. On a encore eu l’information selon laquelle le chef du quartier a eu le contact du procureur, mais qu’il reste injoignable pour le moment », a indiqué Mohamed Chérif Baldé, le père de la victime.

Pour ce père de famille, aucune autorité, excepté le chef du quartier de Wanindara, n’est arrivée chez lui depuis le meurtre de son fils.

« Le Maire n’est pas arrivé depuis hier, ni aucune autre autorité, à part le chef du quartier, Abou Bangoura. Le chef du quartier est avec nous depuis hier. À la morgue d’Ignace Deen, jusqu’à maintenant, il est sur pied. C’est lui-même qui a payé notre transport quand on partait à l’hôpital. Je suis très content de notre chef de quartier, Monsieur Abou Bangoura. Il a démontré que mon fils est parmi ses citoyens. Et, c’est un bon citoyen. C’est pourquoi, il s’est impliqué partout où nous sommes allés », a expliqué Mohamed Chérif Baldé.

En outre, monsieur Mohamed Chérif Baldé a témoigné que son fils avait fait la prière de 14 heures hier avant d’aller trouver la mort par balle. Il a même montré au reporter de Guineematin.com qui a passé la journée dans sa famille la moto appartenant à son défunt fils (Ibrahima Baldé) garée dans la cour familiale. Une moto que le jeune tué avait proprement lavée.

Moto d’Ibrahima Baldé, tué à Wanindara

En plus de la moto, Ibrahima Baldé avait également lavé et suspendu aux séchoirs ses habits. Et, ces habits sont toujours suspendus sur ces séchoirs, sous le regard ému de sa famille et de ceux qui viennent présenter les condoléances d’usage.

Paix à son âme, amine !

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com

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