Comme indiqué dans nos précédentes dépêches, le Président de la Transition a reçu le rapport final des Assises nationales des mains des co-présidents du Comité national des Assises (CNA) mercredi dernier, 24 août 2022. Parmi les recommandations inscrites dans le document, figurent le droit à la justice et à la répartition des victimes des différents régimes.
Boubacar Barry, membre de l’Association des Victimes du Camp Boiro trouve que le rapport tient largement compte des préoccupations de l’AVCB. « Le devoir de mémoire impose qu’il y ait un certain nombre de repères pour que les nouvelles générations, et même la génération actuelle, sachent exactement ce qui s’est passé au camp Boiro. Vous savez bien que notre slogan est « Plus jamais ça ! » . Donc, dans ces conditions, il faut que ces devoirs de mémoire permettent à chacun des Guinéens de cette génération, des anciennes générations et des nouvelles générations de bien se remémorer des atrocités qui ont été commises dans notre pays pour véritablement lutter contre l’impunité afin qu’il n’y ait pas de répétition ».
Le Président de la Transition, dans son discours tenu devant les membres du Comité national des Assises, s’est engagé à analyser point par point les recommandations du rapport. Quant à Boubacar Barry, il pense qu’une éventuelle traduction des recommandations dans les actes permettrait à Mamadi Doumbouya de se démarquer de l’ancien régime. « Vous vous souviendrez qu’en 2015 que la Commission provisoire de Réconciliation nationale mise en place par le président Alpha Condé avait fait un travail remarquable avec un rapport qui a été déposé auprès du président Alpha Condé, mais malheureusement il n’a pas été mis en exécution et voilà que les mêmes événements se répètent. Encore une fois, je crois que c’est une opportunité qui s’offre véritablement au président de la Transition de rentrer par la grande porte de la réconciliation s’il mettait en œuvre l’ensemble des recommandations issues de ce rapport ».
A en croire Boubacar Barry qui garde espoir malgré le temps qui passe, l’association des victimes du Camp Boiro se bat depuis 1985 pour obtenir justice et réparation. « En tout état de cause, en ce qui nous concerne au niveau de l’association, d’une manière ou d’une autre, nous aboutirons à la réalisation de nos objectifs parce que c’est les Guinéens pères fondateurs de la République, qui sont des compagnons de l’indépendance qui ont été assassinés, jetés dans des fosses communes et qui, jusqu’aujourd’hui, ne sont pas réhabilités. Donc nous espérons véritablement comme il l’a dit lors de son discours, qu’il va tout mettre en œuvre pour fidèlement réaliser les recommandations de ce rapport ».
Le rapport du Comité national des Assises recommande également la restitution aux ayant-droits leurs biens spoliés et procéder aux réparations même symboliques, transformer la partie carcérale de Camayenne en un lieu de mémoire par la construction des monuments en guise de souvenirs.
Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com
