Les employés de la société de gardiennage G4S (Groupe 4 Sécurité) à Conakry sont en colère. Dans la matinée de ce lundi, 29 août 2022, ils ont pris d’assaut les locaux de ladite société (sis à Kipé, dans la commune de Ratoma) pour réclamer une augmentation de salaire et leur prise en charge sanitaire. Ces agents de sécurité en rogne demandent aussi le départ du directeur général de G4S. Ils accusent ce dernier d’être un obstacle à la satisfaction de leurs revendications, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Déployés dans différents services (banques, ambassades, aéroports, dans les mines…) à travers la capitale guinéenne, ces agents de sécurité se plaignent aujourd’hui de conditions de vie difficiles. C’est pourquoi, ils exigent actuellement de leur employeur une revalorisation du SMIG afin d’améliorer leurs conditions de vie. Déjà, le 15 août dernier, ils avaient adressé une plateforme revendicative à leur direction dans ce sens. Mais, cette revendication n’a pas abouti aux résultats escomptés.
« Nous manifestons contre notre administration. Nous avons déposé une plateforme revendicative depuis le 15 août et le directeur a refusé d’accéder à nos revendications. Il a dit qu’il ne va rien augmenter cette année. Le gouvernement a augmenté le SMIG pour tous les travailleurs. Lui, il dit qu’il ne va rien augmenter parce qu’il n’a pas confiance au gouvernement en place, alors que nous nous sommes dans l’esprit du CNRD. C’est pourquoi nous sommes sortis ce matin pour qu’il accède à notre demande ou nous demandons son départ. Nous ne sommes pas là pour s’attaquer à un bien de la société, ni pour empêcher qui que ce soit à travailler. Tout ce que nous demandons, c’est l’amélioration de nos conditions de vie et de travail. Ça fait 10 ans que nous travaillons sans augmentation. Au-delà de l’augmentation du salaire, nous demandons notre prise en charge sanitaire comme nos camarades de la société dans les autres pays. Nous sommes immatriculés à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) depuis des années sans retombées. Certains de nos amis sont allés vérifier là-bas, même leurs numéros ne sont pas enregistrés. Pourtant, ils sont prélevés chaque fin de mois. Nous avons demandé aussi l’amélioration du taux horaire. Nous sommes pointés à 2500 francs par heure. En plus, nous faisons 12 heures de travail au lieu de 8 heures. Les quatre heures d’écart ne sont pas payées. C’est pourquoi nous exigeons le départ du directeur général », a expliqué Mamadi Kourouma, l’un des manifestants.
Selon Ousmane Sékou Sylla, agent de sécurité, les employés de G4S ont mené beaucoup de démarches auprès de l’inspection générale du travail par rapport à leur situation. Mais, rien n’a abouti à cause de l’entêtement du directeur général de G4S.
« Ça fait 5 ans que je travaille pour cette société. Ça fait plus de 10 ans que les gens n’ont pas connu d’augmentation. Nous avons fait une plateforme revendicative dans laquelle nous avons noté 15 points de revendication. Le responsable des ressources humaines était prêt à signer, mais le directeur s’est opposé. Il a dit qu’il ne fera aucune augmentation. On a été à l’inspection de travail à plusieurs reprises sans solution. Maintenant, aujourd’hui nous demandons son départ. C’est le même directeur qui a gâté le contrat au Cameroun, puis au Mali. Et, aujourd’hui, il veut gâter pour la Guinée aussi. Mais, ici il ne peut pas gâter, c’est lui qui va partir », a dit Ousmane Sékou Sylla.
A noter que toutes nos tentatives pour recueillir la version de la direction de la société G4S sont restées vaines.
Malick Diakité pour Guineematin.com
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