L’an 1 du CNRD au pouvoir : M’bani Sidibé dénonce la non application des mesures pour soulager les consommateurs

Mbani Sidibé, Président de l'Union pour la défense des consommateurs de Guinée

Le 5 septembre 2021, le Comité national du rassemblement pour la démocratie a pris les rênes du pouvoir en Guinée en déposant le Président Alpha Condé, en plein exercice d’un 3ème mandat à la tête du pays. Un an après, c’est l’heure du bilan. Chez les populations enthousiasmées par ce changement brutal, le ton a varié et les appréciations sont diversement interprétées. C’est le cas M’bani Sidibé, le Président de l’Union pour la défense des consommateurs de Guinée (UDCG). Pour cet activiste qui se consacre à la défense des droits des consommateurs, le bilan de la 1ère année du pouvoir du CNRD est mitigé, surtout pour le panier de la ménagère.

Il en veut pour preuve le refus d’appliquer les décisions du pouvoir par les propriétaires de maisons. Il accuse des locataires qui augmentent exagérément le prix du loyer. La quasi-totalité d’entre eux réclament également un an, voire deux ans d’avance pour le loyer. Et certains, exigent même de payer ce loyer en devise en cas de forte fluctuation de la monnaie nationale.

« Sur le terrain, on se rencontre qu’il y a eu beaucoup d’annonces et de décisions de la part du CNRD et du gouvernement qui n’ont jamais suivi d’effet. C’est le cas de l’avance pour le loyer. Le Conseil des ministres l’avait fixé à trois mois à payer. Mais sur le terrain, cela n’est pas du tout respecté. Les propriétaires de maisons établissent leurs propres lois sur les logeurs », a-t-il dénoncé.

M’bani Sidibé fait le même constat au niveau du département du commerce qui avait fixé le prix des denrées de certains produits de grande consommation.

« Le ministre du Commerce d’alors (ndlr : qui est le nouveau Premier ministre, le ministre du Budget (qui est l’actuel ministre des finances, ndlr) et la Chambre de commerce avaient signé un protocole d’accord pour réduire le prix de certaines denrées sur le marché. Mais si le gouvernement a respecté son engagement de détaxer ou de réduire la taxe au niveau de certains produits, sur le marché, allez y demander. La réalité est tout autre. Cette réduction n’a pas bénéficié au consommateur. Le pouvoir d’achat du consommateur a fortement régressé et les prix sont restés figés sinon à la hausse », a regretté M.Sidibé.

Son constat n’épargne pas les factures d’eau et de la téléphonie où les droits des consommateurs sont relégués au dernier plan.

«  Récemment la SEG a augmenté le prix du mètre cube d’eau. Mais grâce aux réseaux sociaux, les consommateurs ont vigoureusement réagi et la société est revenue sur sa décision. Puisqu’en réalité, les consommateurs n’ont pas eu droit d’information. Pour les sociétés de téléphonie, c’est la même chose. Le data reste un mystère pour les consommateurs. Les prix d’appel sont toujours chers. Par exemple, personne ne connaît le prix officiel d’un Gbit ou d’un Mbit ou d’un Mo. C’est tout cela que nous regrettons. Le gouvernement a fait beaucoup de déclarations mais sur le terrain, les consommateurs ne voient pas grand-chose », a fait remarquer M’bani Sidibé.

Pour y remédier à cet état de fait, le Président de l’Union pour la défense des consommateurs de Guinée compte sur la conjugaison d’efforts entre les différents acteurs impliqués sur le terrain.

« Nous nous réjouissons de la disponibilité du gouvernement. Sur le terrain, nous avons fait des recherches et nous sommes sur l’amélioration des textes régissant la protection du droit des consommateurs. C’est un travail fastidieux. En attendant, nous interpellons le gouvernement pour un suivi de ses décisions sur le terrain en vue de soulager le panier de la ménagère », a conclu M’bani Sidibé.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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