CRIEF : Fanta Kamano et son fils jugés pour la disparition d’un coffre-fort contenant 1 million 460 mille 880 euros…

Dame Fanta Kamano, coiffeuse de profession (non détenue), et son fils Tamba Soye Kamano (en fuite), sont jugés à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). La dame a comparu hier, lundi 17 octobre 2022, pour vol et abus de confiance portant sur un coffre-fort qui contiendrait des montants d’un million 460 mille 880 euros et 1 million 360 dollars US. Les deux sont poursuivis par le groupement ECC-Guinée /MS-GIE, représenté par son directeur général adjoint, Édouard Koundouno, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A l’audience de ce lundi, seule dame Fanta Kamano, veuve et mère de deux enfants, a comparu devant la Cour alors que son fils Tamba Soye Kamano est toujours en fuite. Les faits reprochés aux deux prévenus, déroulés au quartier Tombolia, dans la commune de Matoto, remontent au mois d’octobre 2021.

Selon nos informations, c’est le représentant de la société Groupement ECC-Guinée /MS-GIE, victime dans cette affaire. Il s’agit d’Edouard Koundouno qui aurait acheté le coffre-fort au compte de sa société, dont il est DGA, pour le déposer chez sa tante maternelle, Fanta Kamano à Tombolia.

Interrogée à la barre, devant le juge Francis Kova Zoumanigui, la prévenue dame Fanta Kamano a nié les faits. Pour elle, elle n’est associée ni de près ni de loin à l’opération de vol du coffre-fort. « Edouard Koundouno, c’est le fils de ma grande sœur. Il a grandi chez moi. C’est quelqu’un en qui j’ai confiance. Un jour, courant mois de septembre ou novembre de l’année 2021, mon neveu Édouard Koundouno m’a appelée pour me dire qu’il veut déposer quelque chose. J’ai dit d’accord. Puis au mois de février, il m’appelle pour me dire qu’il avait déposé un coffre-fort au magasin. Il est revenu le chercher, il ne l’a pas retrouvé. Immédiatement j’ai abandonné tout ce que je faisais pour venir à la maison. Ensuite, j’ai demandé à tous mes enfants, qui a volé le coffre-fort, ils m’ont tous dit qu’ils ne le savent pas. J’ai appelé Édouard pour lui dire que j’ai demandé à mes enfants, ils m’ont dit qu’ils ne savent pas qui a pris le coffre-fort. Un jour, Édouard qui m’appelle pour dire que c’est toi qui a pris le coffre-fort. Si tu ne me le donnes pas, je vais te tuer, je tue tous tes enfants. Alors que moi je ne sais rien de cette affaire. Je n’en suis pour rien. Deux jours après, il m’appelle pour me dire que c’est mon fils Tamba qui a pris le coffre-fort. Pendant deux mois, on était sur cette affaire. Mais, j’ai décidé après ces deux mois sans résultat, d’en parler avec ma famille. Je suis allée chez une de mes tantes pour l’informer de la situation. Quand je l’ai informée, elle aussi à son tour a informé mes oncles. C’est ainsi qu’un jour, j’étais à l’église, j’ai manqué beaucoup d’appels sur mon téléphone. A ma sortie, c’est le dernier appel qui est celui d’un de mes oncles que j’appelle. Puis on me dit d’aller le trouver où la famille s’était retrouvée pour cette affaire. Je suis allée, je les ai trouvés nombreux avec des féticheurs. A mon arrivée, ils m’ont conduit dans une chambre où se trouvaient des fétiches. Après, on m’a dit de mettre ma main sur les fétiches et jurer que ce n’est pas moi qui ai volé le coffre-fort. Alors, j’ai mis ma main sur les fétiches en disant : si j’ai vu l’argent ou bien j’ai touché ou bien j’ai parlé avec quelqu’un pour prendre le coffre-fort, que les fétiches fassent de moi ce qu’ils veulent et que je ne sorte pas de la chambre. Ensuite, ils m’ont donné un cola et m’ont dit de la croquer et jurer. Je l’ai fait. Après, on m’a dit de quitter le lieu. C’est après ça qu’on m’a dit que c’est mon fils Tamba Soye, qu’il est passé devant le marabout et qu’il a reconnu avoir pris le coffre-fort », a déclaré la prévenue, Fanta Kamano.

De son côté, le directeur général adjoint Édouard Koundouno, représentant de la société plaignante, réitère les accusations qu’il porte dame Fanta Kamano et son fils avant de revenir sur les faits. « Madame Fanta Kamano, c’est ma tante maternelle. Elle est la petite sœur de ma maman. Quand j’ai eu mon bac à Kindia, je suis venu chez elle pour continuer mes études à l’université. C’est là que je suis resté jusqu’au moment où j’ai fini. Elle et moi, nous sommes très d’accord. Moi, je suis entrepreneur de profession. Je suis toujours entre des chantiers. Elle le sait. Un jour, en octobre 2021, ma tante Fanta Kamano m’a appelé pour me dire d’envoyer mon argent garder chez elle dans sa concession à Tombolia. Vu que c’est un lieu que je connais, j’ai accepté la proposition. Mais cette concession, elle n’y habite pas. Ce sont ses enfants qui y sont. C’est ainsi que j’ai acheté un coffre-fort que j’ai fait transporter dans sa concession. Quand le coffre-fort a été envoyé, c’est son fils Tamba Soye qui l’a reçu et l’a fait entrer dans la maison, plus précisément dans le magasin situé dans la chambre de sa maman. Ceux qui ont envoyé le coffre-fort se sont eux limités à la terrasse. C’est là qu’ils ont fait descendre le coffre-fort et Tamba Soye l’a fait entrer. Après ça, j’ai demandé à ce que la serrure soit changée. Et c’est Tamba qui a changé la serrure pour moi et m’a remis les clés. Quand j’ai envoyé le coffre-fort, j’en ai informé ma tante Fanta Kamano. Une semaine après que j’ai envoyé le coffre-fort, j’ai envoyé deux montants en devises que j’ai mis dedans, dont 1 million 460 milles 880 euros 1 million 360 dollars. Cette chambre est occupée par des personnes dont deux filles. L’une d’entre elle a certains de ses effets dans le magasin où se trouve le coffre-fort. Mais elle n’a aucune clé du magasin. Il s’agit de Françoise. Un jour, cette dernière voulait prendre ses effets dans le magasin où il y a le coffre-fort. Elle est allée le voir à Lambanyi où j’étais, je lui ai donné les clés. Quand elle est allée, elle a ouvert le magasin, elle m’a immédiatement appelé pour me dire que le coffre-fort n’y était pas. C’était au mois de février 2022. Au moment où j’envoyais l’argent pour le mettre dans le coffre-fort, j’ai informé la tante Fanta Kamano sans lui dire la nature et les montants. Dans les enquêtes, par l’intervention d’un marabout, Tamba Soye a reconnu avoir pris le coffre-fort sans dire où ni les personnes avec qui il a pris parce qu’il ne peut seul le prendre. Il a en même temps déclaré qu’il a utilisé une partie de l’argent qui se trouvait dans le coffre-fort, mais qu’il peut rendre le reste des montants. C’est ainsi qu’il nous a conduits où se trouvait le reste de l’argent. Et ces deux montants différents que nous avons retrouvés avec lui dans une valise placée dans véhicule banalisé à Lansanayah barrage. On a tout fait pour qu’il nous dise où se trouve le reste, il ne nous l’a pas dit », a expliqué Édouard Koundouno, représentant de la société plaignante dans cette affaire.

Dans la foulée, un témoin cité par les parties a comparu devant le juge Francis Kova Zoumanigui sur décision de la Cour. Dans ses témoignages, le témoin a évoqué des audio qu’il déclare être disponibles et seraient relatifs à la procédure. Il confirme dans le même temps avoir appartenu à l’équipe conduite par le prévenu Tamba Soye au lieu de la découverte d’une partie de l’argent volé.

Finalement la Cour renvoie l’affaire au 25 octobre prochain pour la comparution des témoins et la communication des audio évoqués par un des témoins.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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