Guinée : ABLOGUI révèle une restriction de l’espace civique pour les organisations de la société civile

Le rapport d’étude du projet Nfoulen, initié par l’Association des blogueurs de Guinée (ABLOGUI), a été rendu public ce mercredi, 19 octobre 2022, à Conakry. Intitulé « les organisations de la société civile guinéenne et la restriction de l’espace civique entre 2019 et 2020 », le rapport est composé de 19 pages. Une étude qui a fait le monitoring de l’espace civique et qui a démontré les difficultés rencontrées sur le terrain par les organisations de la société civile, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon nos informations, le rapport a couvert le territoire national et concerne les associations, réseaux et plateformes d’associations évoluant en Guinée. Le président d’ABLOGUI est revenu sur le bien-fondé de cette initiative.

Mamadou Alpha DIALLO président de l’Ablogui, co-auteur de Nfoulen

« Nfoulen, veut dire libère-moi ou détache-moi, en langue Maninka. C’est un projet que nous avons initié en partenariat avec la fondation OSIWA. L’objectif, c’est de faire le monitoring de l’espace civique en Guinée. Cet espace est à mettre en lien avec la situation sociopolitique en Guinée, suite à la volonté du président Alpha Condé de briguer un troisième mandat. La contestation qui en a suivie a découlé sur des actions restrictives de l’espace civique », a dit Mamadou Alpha Diallo.

Aux dires d’ABLOGUI, cette étude a démontré que la plupart des participants ont unanimement confié qu’il y a en Guinée des codes et lois en vigueur leur permettant de jouir pleinement de leur espace civique. Le problème ne se trouve pas au niveau légal, mais au niveau de sa mise en œuvre, a laissé entendre Mamadou Alpha Diallo. « De façon globale, nous nous sommes rendus compte durant cette période que le cadre légal, l’ensemble des lois qui étaient en vigueur en Guinée permettaient un exercice libre des droits et des libertés qui sont concernés par l’espace civique. La majorité des participants de cette enquête étaient d’accord que ces droits permettaient de jouir de leur liberté, mais que c’est dans l’application de ces lois qu’il y a eu des problème, et l’une des restrictions qui est revenue de plus en plus, c’est le refus de renouveler des agréments des associations de la société civile malgré leur renommée et leurs actions. Et cela a entraîné un ralentissement à leurs actions », souligne-t-il.

Alpha Diallo souhaite que les recommandations faites soient prises en compte par le gouvernement, et les acteurs de la société civile afin qu’il n’y ait plus de restrictions de l’espace civique en Guinée.

Djénabou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 40 10 94

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