Toumba Diakité à la barre : « ce sont les parents de Dadis qui ont gâté son pouvoir »

Commandant Aboubacar Sidiki Diakité, ‘’Toumba’’

Comme annoncé précédemment, le Commandant Aboubacar Sidiki Diakité, alias ‘’Toumba’’, a de nouveau comparu ce mardi, 25 octobre 2022, devant le tribunal ad hoc dans le cadre procès du massacre du 28 septembre 2009. L’ex aide de Camp du Capitaine Moussa Dadis Camara a aujourd’hui encore réfuté toutes les accusations articulées contre lui. Et ceci, en dépit de la gymnastique du ministère public et des avocats de la partie civile pour le mettre dos au mur dans la séance de questions-réponses.

Tout au long de la présente audience, Toumba est resté ferme sur sa position initiale. Et, en réponse aux questions de ses avocats (Me Paul Yomba Kourouma et Me Lancinet Sylla), il a laissé entendre que « ce sont les parents du Capitaine Dadis Camara qui ont gâté le pouvoir » du CNDD.

Décryptage !

Commandant Aboubacar Sidiki Toumba Diakité et son avocat, Me Paul Yomba Kourouma au tribunal

Décryptage !

« Je confirme que je n’ai participé ni à la conception, ni à la préparation, ni à l’exécution de ce massacre. J’ai été l’auteur de l’avènement de ce régime, de la dévolution du pouvoir du président Dadis et j’ai fini par être rejeté. Mon arrestation était planifié il y a longtemps ; mais, il n’y avait personne pour m’arrêter. Je me suis privé de sommeil pendant plusieurs mois pour sauver la vie au capitaine. Ce n’est pas ma force qui faisait qu’ils ne pouvaient pas m’arrêter. Mais, c’est ma sincérité et ma loyauté qui ont fait cela. Parce que je suis sincère et honnête envers eux. Je savais qu’ils ne pouvaient pas m’arrêter…

Un jour, j’ai eu peur. On est allé à Dubréka où Gono Sanoh habite. On vient, on entre. Je suis surpris de la présence des gens chez Gono, habillés en fétiche avec des cauris, des flèches et des machettes des centaines. Mais, on s’installe, le président est serein. Moi aussi j’ai gardé ma sérénité. Sauf qu’ils se cachent de moi pour aller en brousse et ne revenir qu’à 5 heures du matin… Ils étaient en brousse pour accomplir un rituel. Après, on a quitté pour rentrer, six heures nous a trouvé à la présidence.

Malgré tout, Dadis m’aime et moi-même je l’aime. Je sentais qu’il avait pitié de moi. Mais, pourquoi il s’est permis de se laisser comme ça ? Je suis contrôlé par ses hommes. Le rapport que ceux-ci lui rendait, il le sait, je n’avais rien contre lui, j’étais clair et on s’aimait très bien. Mais, il a changé et change encore il a pitié de moi jusqu’à ce que le pouvoir s’est arrêté. Un jour, le Colonel Pépé était avec Dadis, moi, je suis là-bas, ils causaient dans leur langue que je ne comprenais rien. Mon téléphone sonne, lui, il hausse le ton, il dit éteint ça. Moi, j’ai éteint le téléphone, je n’ai rien dit. Je reste assis, son téléphone aussi sonne. Je le regarde et je regarde Dadis, je n’ai rien dit, je me suis levé et je suis sorti. Personne n’osait parler. Ce sont les parents de Dadis qui ont gâté son pouvoir. Ce sont eux qui se sont infiltrés. Tiégboro aussi a appuyé. Il y a des temps où Dadis a oublié quand nous sommes venus au pouvoir qu’elle était la position de Tiégboro.

Ce qui s’est passé au stade dans une situation difficile, les gens font des illusions. Marcel a infiltré une partie des hommes au stade. J’ai été confondu à Marcel qui portait une jaquette pareille à la mienne. Tiégboro avait une haine viscérale contre moi. Lorsque nous partions à Labé, lui, Tiégboro, Pivi et Marcel, Conakry était dans leur main. C’est à eux qu’on avait laissé. Le massacre était planifié et les coordinateurs étaient bien Marcel, Tiégboro, Makanbo, Blaise, Gono.

Si on doit attaquer des gens à la justice, c’est le président Dadis, Marcel, Makanbo, Gono Sangaré, Théodore, Claude Pivi, Tiégboro. Ils doivent répondre à ça. Ils doivent dire la vérité ici. Quand il y a eu le crime au Tchad, c’est le président Hissen Habré qui a été trimballé devant la justice », a dit avec insistance le commandant Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba, ancien aide de camps du capitaine Moussa Dadis Camara.

À rappeler que la reprise de cette audience est attendue dans la matinée de demain, mercredi 26 octobre 2022, pour la suite des débats.

À suivre !

De Kaloum, Mohamed Guéasso DORÉ, Saïdou Hady Diallo, Abdallah Baldé et Amadou Lama Diallo, pour Guineematin.com

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