Huit (8) responsables politiques ont été placés sous contrôle judiciaire par le tribunal de première instance de Dixinn dans la soirée d’hier. Ils ont été inculpés suite à la manifestation du FNDC de la semaine dernière. De nombreux acteurs politiques dénoncent cette situation qui vise à museler toutes voix discordantes contre la junte au pouvoir. C’est le cas de Dr Edouard Zotomou Kpoghomou, interrogé à ce sujet ce vendredi 28 octobre 2022, par Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Les acteurs politiques inculpés et placés sous contrôle judiciaire sont d’Elhadj Dembo Sylla de l’UDG, Pépé Francis Haba de l’UGDD, Bouya Konaté de l’UDIR, Dr Fodé Oussou Fofana de l’UFDG, Bano Sow de l’UFDG, Mamadou Cellou Baldé de l’UFDG, Étienne Soropogui de Nos Valeurs communes et Diabaty Doré du RPR. Selon leurs avocats, ils sont inculpés de participation délictueuse à une manifestation illégale, attroupement illégal, complicité de destruction de biens publics et privés…
Réagissant à cet état de fait, l’un des leaders membre du quatuor, Pour Dr Édouard Zotomou Kpoghomou, président de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP), le pouvoir veut faire taire les voix discordantes. « Je dois dire que tout ce théâtre auquel on est en train d’assister n’aurait pas dû avoir lieu du tout. Parce que poursuivre des gens, les inculper et les placer sous contrôle judiciaire pour avoir supporté une cause et avoir supporté un droit qui leur est attribué, ça ne se comprend pas. A ce que je sache, ce sont des efforts du pouvoir de museler tous ceux qui sont opposés à la façon dont le CNRD est en train de gérer la transition. Nous, nous nous sommes dit à ciel ouvert et à visage découvert que c’est une façon de museler tous ceux qui sont opposés à la façon cavalière dont le CNRD est en train gérer la transition. Même à son père, on peut dire non », a lancé le président de l’UDRP.
Plus loin, Dr Zotomou Kpoghomou s’attaque à la façon dont le maintien d’ordre est exercé lors des manifestations de rue. « Aujourd’hui, ceux qui disent qu’ils ne sont pas d’accord avec la façon dont le CNRD est en train de gérer la transition sont les premiers à demander le dialogue. Maintenant que cela n’est pas fait, l’effort est de présenter ceux qui sont opposés à la façon dont la transition est gérée comme étant ceux qui ne veulent pas la paix. C’est à eux qu’on interdit le droit de parler et de donner leurs opinions. Regardez la façon dont on est en train de réprimer les gens qui veulent manifester. Or, s’il y a manifestation où il y a un encadrement partagé, il n’y a pas de violences parce qu’en ce moment, vous connaissez l’itinéraire, vous connaissez la trajectoire des manifestants, vous connaissez où ils sont à n’importe quel moment et s’il y a des dérapages, c’est facile de les détecter. Maintenant, quand ça va dans les quartiers comme vous l’avez vu, un gendarme qui avait des armes et qui était en train de tirer sur des gens comme s’il était en partie de chasse, alors est-ce qu’au sein d’une telle corporation qui obéit à la discipline militaire on peut permettre à un gendarme de prendre des par vers lui, la décision de prendre les armes pour aller faire un contrôle de foule » ?
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
