Vente d’une parcelle : Mamadou Lamarana Baldé et Mamadou Aguibou Baldé jugés au TPI de Mafanco

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Poursuivis pour « stellionat » portant sur une parcelle à usage d’habitation, Mamadou Lamarana Baldé et son oncle Mamadou Aguibou Baldé ont comparu jeudi dernier, 27 octobre 2022, devant le tribunal correctionnel de Mafanco. Ils sont accusés d’avoir détourné l’argent de la vente d’une parcelle appartenant au grand frère de Mamadou Lamarana Baldé, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

A la barre, Mamadou Lamarana Baldé a laissé entendre qu’il avait bel et bien obtenu l’autorisation de son grand frère de vendre la parcelle incriminée. Mais, il a aussi reconnu avoir investi une grande partie (plus de la moitié) de l’argent issu de cette vente dans ses projets personnels.

« La parcelle appartenait à mon grand frère avant qu’il ne me donne l’autorisation de la vendre. Je l’ai achetée pour lui en 2002 à 4 millions de francs guinéens. Nous avons échangé et je lui ai proposé de la vendre, parce qu’il ne s’en servait pas. Il m’a donné son accord et j’ai demandé à mon oncle, Mamadou Aguibou Baldé, de m’aider, parce qu’il s’y connait mieux. Nous avons donc fait les démarches et sommes tombés sur cette dame (partie civile). Après vérification, nous nous sommes accordés sur le montant de 200 millions de francs guinéens. A mon frère, j’ai remis 40 millions et lui ai demandé de m’attendre pour le reste du montant. Depuis, il s’est saisi de la parcelle et refuse toute autre négociation qui ne soit pas dans le sens de récupérer son argent. Moi, je n’avais plus de liquidité, parce que j’avais des projets sur lesquels j’ai investi. C’est ainsi que la partie civile, se voyant privée de son domaine dûment acquis, a porté plainte et que mon oncle et moi avons été arrêtés », a expliqué Mamadou Lamarana Baldé.

Sur la question de l’avocat de la partie civile de savoir pourquoi le nom du véritable propriétaire ne figurait pas sur les documents du terrain qui a été remis à sa cliente, Mamadou Lamarana a confié qu’il n’avait pas d’acte de propriété.

« J’avais demandé au chef du secteur de m’en confectionner, mais il ne m’a remis que ce que vous voyez là. Et, entretemps, il est décédé. Je n’avais pas d’acte de propriété pour être honnête. Mon grand frère n’était pas là en plus, j’étais donc son délégué », a-t-il dit.

Devant le tribunal, cet autre prévenu, Mamadou Aguibou Baldé, a dit avoir été victime de sa naïveté dans cette affaire. Il assure qu’il a été trahi par son neveu, Mamadou Lamarana Baldé, en qui il a cru aveuglément. Mais, il a aussi laissé entendre qu’il est prêt à revendre sa concession pour rembourser l’argent de la partie civile dans cette affaire.

« Madame la présidente, ce sieur (Mamadou Lamarana Baldé) est le fils de ma grande sœur, paix à son âme. Elle est décédée quand il avait 3 ans. Elle me l’a confié en mourant. C’est donc moi qui l’ai élevé. Pour revenir aux faits, il m’a parlé de revendre la maison. J’ai insisté sur l’autorisation qu’il m’a dit avoir reçue de son frère. Je me suis donc investi dans le projet après qu’il m’ait confirmé être fort de la délégation de son frère. Je l’ai fait sans rien attendre en retour. Dès que j’ai reçu les 200 millions issus de la vente de la maison, je les lui ai donnés sans même compter. Il a commencé à dépenser n’importe comment, en dormant par-ci, par-là. Une semaine après, son frère est revenu et a réclamé son argent. Quand la dame a porté plainte, nous avons été appelés et arrêtés. Mais, moi je suis disposé à vendre ma concession, où vivent ma femme et mes enfants, pour payer l’argent de madame, à n’importe quel prix d’ailleurs. Mon neveu m’a trahi, je reconnais avoir été bête. J’ai été naïf de ne m’être pas assuré de l’effectivité de l’autorisation de son frère. Actuellement, je suis en conflit avec ma famille, parce qu’ils ne veulent pas que je vende ma maison. Mais, je le ferai pour payer le prix de ma naïveté », a dit Mamadou Aguibou Baldé.

Interrogée sur la suite qu’elle voudrait donner à sa plainte, Mariam Barry, la représentante de la partie civile dans ce dossier, a demandé le remboursement pur et simple.

« Tel qu’ils ont expliqué, ça s’est passé comme ça. Nous voulons maintenant qu’ils nous rendent notre argent », a-t-elle dit.

Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 10 novembre prochain pour les réquisitions et plaidoiries des parties au procès.

Saidou Toulet Diallo pour Guineematin.com

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