Construction de l’échangeur de Bambéto : les usagers et les chauffeurs racontent leur calvaire

Depuis le démarrage de la construction de l’échangeur de Bambéto, dans la commune de Ratoma, usagers et autres conducteurs souffrent d’un calvaire indescriptible. En ces débuts de travaux dans cette zone, les passagers doivent transpirer et mouiller leurs vêtements pour se trouver un taxi en vue de relier leur destination. Les embouteillages monstres qui se forment ces derniers temps créent d’énormes difficultés, a constaté Guineematin.com sur place.

Aujourd’hui, le carrefour de Bambéto enregistre des embouteillages monstres. Certains usagers, interrogés sur cette situation, expliquent la souffrance qu’ils endurent depuis le démarrage de ces travaux.

Mamadou Bobo Bah, chauffeur de taxi

Mamadou Bobo Bah, chauffeur de taxi : « depuis le début de ces travaux, nous rencontrons quelques difficultés en tant que chauffeur de taxi. Avant ça, nous en voulons au gouvernement par rapport aux travailleurs d’ici. Parce que le gouvernement devrait construire les déviations d’abord avant de commencer ces travaux sur la construction des échangeurs. Ils ont débuté les travaux, alors que les déviations ne sont pas achevées. Aujourd’hui, ils ont ouvert ces déviations, mais bon nombre de personnes ne connaissent pas ces déviations. En plus de cela, elles sont très restreintes. Et c’est ce qui cause d’énormes embouteillages dans la circulation. C’est vrai que c’est une très bonne initiative pour la construction de cet échangeur, mais nous leur demandons d’accélérer ce travail pour enfin soulager cette souffrance que nous traversons actuellement. Parce que j’avais pour habitude de circuler sur l’Axe Madina-Kagbelen, mais depuis le début de ces travaux, je roule entre Cosa et Kagbelen, je fais 3 voyages, ensuite je viens me reposer à Bambéto ici. Quand il y a trop d’embouteillages, on ne peut pas gagner grand-chose, car tu ne peux pas avoir la recette et la dépense dans ça ».

Abdoulaye Bah, chauffeur syndicat, sur l’axe Aéroport-Bambeto

Abdoulaye Bah, chauffeur et membre du syndicat des transporteurs sur l’axe Aéroport-Bambéto : « Cela fait 3 jours que je n’ai pas travaillé, depuis qu’ils ont commencé à creuser le carrefour. Aujourd’hui encore, il n’y a pas de ligne, ce qui veut dire que nous les syndicalistes, ça va nous impacter négativement. Alors que c’est dans ça que nous trouvons de quoi vivre dignement, sans voler quelqu’un. Avant que ces travaux ne finissent, nous qui travaillons ici, la souffrance ne fait qu’augmenter pour nous.  On parle de déviations construites pour faciliter la circulation, mais elle est très petite pour les usagers de l’Axe Le Prince. Ça, ce n’est pas une déviation. Il faut savoir que Bambéto est un grand rond-point où on enregistre d’énormes trafics. Donc, nous souhaitons que cette société qui gère la construction de l’échangeur travaille d’arrache-pied pour que ce projet finisse bien et vite ».

Saliou Diallo, élève de la terminale sciences expérimental au groupe scolaire Néné Safiatou Diallo de Kipé

Saliou Diallo, élève en classe de Terminale Sciences Expérimentales au Groupe scolaire Néné Safiatou Diallo de Kipé : « je me sens très mal depuis le démarrage de ces travaux, sans vous mentir. Parce que ça nous amène parfois en retard à l’école. Le matin, quand on vient, il nous faut marcher d’abord avant d’arriver au lieu d’embarquement. Quand tu arrives, c’est le problème de véhicules et d’embouteillages qui se pose. Donc, tout ceci nous empêche d’arriver à temps à l’école. Vous savez qu’on n’accepte pas de retard dans les écoles, mais quand nous arrivons en retard des fois, il nous faut justifier devant nos encadreurs qui, parfois ont pitié et nous acceptent dans les salles de classes. Nous demandons aux travailleurs de bien faire ces travaux et vite pour que nous les élèves nous puissions arriver dans nos écoles respectives sans être en retard, pour faute d’embouteillage ou manque de véhicules surtout nous qui partons à Kipé nous souffrons beaucoup ».

Adama Barry, étudiant en télécommunications à l’université Barack Obama de Guinée

Adama Barry, étudiant en Télécommunications à l’Université Barack Obama de Guinée : « la construction de cet échangeur y va dans notre intérêt. Donc, je ne me sens pas très mal, même si nous enregistrons quelques difficultés. Aujourd’hui, on a du mal à se déplacer depuis le début de ces travaux. Par exemple, je dois me rendre au parc de Bambéto. Je suis descendu à Koloma marché pour faire le reste à pied, parce que les véhicules n’ont pas accès à cause des travaux. Et pour arriver à destination, il faut transpirer et se lever très tôt pour arriver à l’heure. Il ne faut pas oublier le problème d’embouteillages actuellement qu’on peut presque constater dans différents endroits de la capitale, et avoir un taxi n’est pas une chose aisée ».

Mamadou Aguibou Diallo, syndicat et chauffeur de taxi moto

Mamadou Aguibou Diallo, syndicat et chauffeur de taxi moto : « je tiens à vous dire que les travaux sont appréciables par tout le monde. Parce que c’est quelque chose qu’on attendait depuis très longtemps. Le projet, on en a beaucoup entendu parler, mais c’est cette année qu’il se réalise. Donc pour l’instant, les gens viennent rarement ici et nous, nous gagnons rarement les clients parce que nous sommes au milieu du carrefour. Vu que les gens contournent le rond-point en empruntant la déviation, c’est pourquoi il n’y a pas d’affluence de la clientèle. J’encourage les travailleurs à accélérer les travaux et aussi d’augmenter la largeur de la déviation, dont bon nombre d’ usagers se plaignent de la restriction des déviations. Et aux usagers d’emprunter les déviations afin d’aider ces travailleurs à faire leur travail dans les meilleures conditions ».

Propos recueillis par Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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