Procès du 28 Septembre 2009 : voici les raisons pour lesquelles Capitaine Cécé Raphaël Haba n’a pas été libéré

Capitaine Cécé Raphaël Haba

Comme annoncé précédemment, le capitaine Cécé Raphaël Haba était de nouveau à la barre ce mercredi, 09 novembre 2022 du tribunal criminel de Dixinn, délocalisé dans la Cour d’Appel de Conakry. À la suite des débats, Maître Kémoko Mamadi Diakité, l’avocat de Cécé Raphaël Haba a plaidé pour la mise en liberté de son client, puisqu’il « n’est pas coupable » des faits pour lesquels il est en prison depuis 14 ans. Mais, le parquet et les avocats de la partie civile se sont opposés à cette demande sous prétexte que sa libération pourrait entraîner un trouble sérieux à l’ordre public, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Selon le ministère public qui s’est opposé à la demande de Me Diakité, la mise en liberté de Cécé Raphaël Haba pourrait le mettre, lui-même en insécurité. « La défense a sollicité la mise en liberté de l’accusé, en évoquant les dispositions de l’article 245 du code de procédure pénale. Le ministère public oppose à la défense des dispositions de l’article 235 du même code de procédure pénale. Et ces dispositifs, Monsieur le Président, nous permettent de nous opposer à la mise en liberté de l’accusé pour des raisons ci-après : 

  • la première, c’est que les faits sont d’une gravité certaine ;
  • la deuxième, monsieur le Président, nous n’avons aucune garantie de représentation de l’accusé ;
  • la troisième raison, monsieur le Président, sa mise en liberté pourrait entraîner des troubles sérieux à l’ordre public ;
  • et, enfin, pour sa propre sécurité (puisque nous sommes dans un procès très sérieux qui intéresse tout un chacun) son maintien en détention pourrait lui permettre de lui-même d’être protégé à la fin du procès », a-t-il indiqué.

Du côté des avocats de la partie civile, c’est Me Alpha Amadou DS Bah qui a appuyé les arguments du parquet, en demande au tribunal de retenir Cécé Raphaël Haba en prison.

« Nous pensons qu’à défaut de représentativité de l’accusé par rapport à cette situation, nous estimons que les faits articulés contre lui sont d’une extrême gravité comme l’a indiqué le ministère public et que pour la préservation de l’ordre public, n’oublions pas qu’il est question de crimes qui ont endeuillé notre pays où plus 157 personnes ont été tuées, 109 femmes violées et des centaines de personnes blessées au cours de ces événements. Donc, nous pensons que pour la sérénité des débats, il est important que l’accusé soit à la disposition de la justice pour que les débat continuent et qu’il n’y ait pas de concertation frauduleuse ; et aussi, cela pourrait constituer une menace pour les victimes et les témoins qui pourraient être amenés à déposer à cette barre. Donc, nous abondons dans le même sens que le ministère public ; donc, nous sollicitons qu’il soit maintenu en détention de temps du procès », a-t-il ajouté.

Prenant la parole après les demandes du parquet et des avocats de la partie civile, le juge, Ibrahima Sory 2 Tounkara, a rejeté la demande et renvoyé l’audience à lundi prochain, 14 novembre 2022, pour la suite des débats.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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