Aly Touré menace de poursuivre des dirigeants de la Transition : « il n’y a pas d’immunité fonctionnelle…»

Le procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), se dit déterminé à poursuivre le combat contre les malversations financières relevant des compétences de sa juridiction. Critiqué de ne s’attaquer qu’aux dignitaires des régimes précédents, Aly Touré met en garde également les dirigeants de la transition actuelle qui ne peuvent être à l’abri de poursuites. Il en a fait l’annonce à l’occasion de la conférence de presse animée à Conakry dans la journée d’hier, mercredi 09 novembre 2022, a constaté sur place Guineematin.com à travers ses reporters.

Aly Touré rassure qu’il ne va pas reculer dans sa lutte contre la corruption grandissante, les détournements de deniers publics, l’enrichissement illicite dans l’administration publique. Devant les critiques qui le visent avec son équipe, Aly Touré a informé que les poursuites judiciaires ne sont pas simplement dirigées contre des dignitaires des régimes passés. C’est aussi contre tout autre cadre du pouvoir de la transition actuelle qui serait soupçonné de malversations.

Pour appuyer ses arguments, Aly Touré soutient que des cadres du pouvoir de la transition ont été poursuivis pour des faits de corruption après l’avènement du CNRD. « On ne fait pas deux (2) poids deux (2) mesures ici. Non ! Le premier exemple à cette matière-là, c’est le cas de la BNIG (Banque Nationale d’Investissement de Guinée). Le cas de la BNIG, quand le CNRD est venu aux affaires, le directeur de la Banque Nationale d’Investissement de Guinée est resté à son poste. C’est après qu’on ait constaté quelques malversations au niveau de cette banque qu’il a été démis de ses fonctions et mis à la disposition de la CRIEF. Il y a également le cas de l’ex Directeur de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, Monsieur Fodé Cissé, qui a été nommé après l’avènement du CNRD. Et donc, on a constaté dans sa gestion quelques malversations qui ont été déférées devant la CRIEF. Voyez-vous qu’il n’y a pas deux (2) poids deux (2) mesures. Le jour où on constatera des manquements au niveau des membres du CNRD, rien n’empêche que la CRIEF puisse s’intéresser à ce dossier ; encore qu’au niveau de la CRIEF, il n’y a pas d’immunité juridictionnelle, il n’y a pas d’immunité fonctionnelle. C’est-à-dire, quelque soit votre fonction, quel que soit vos titres, si vous êtes soupçonnés d’avoir commis une infraction relevant de la compétence de la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), il n’y a aucun obstacle à la poursuite, aucun, je dis bien », a-t-il déclaré.

Ansou Baïlo Baldé et Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel : 622 56 11 82

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