Mandat d’arrêt international contre Makhissa Camara ? Son avocat répond au procureur de la CRIEF

Aboubacar Makhissa Camara, ex directeur général des impôts

En conférence de presse hier, mercredi 9 novembre 2022, le procureur spécial près la CRIEF a annoncé qu’un mandat d’arrêt international sera bientôt décerné contre Aboubacar Makhissa Camara. Aly Touré a indiqué que l’ex directeur général des impôts est en fuite pour ne pas répondre des accusations de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchissement d’argent, corruption… qui pèsent contre lui.

Mais l’avocat de l’intéressé n’est pas d’accord avec cette sortie du chef du parquet de la Cour de répression des infractions économiques et financières. Dans un entretien avec un journaliste de Guineematin.com, ce jeudi, maître Salifou Béavogui a démenti catégoriquement les propos faisant d’une fuite de son client. Il assure que M. Aboubacar Makhissa Camara est sorti de la Guinée pour des raisons de santé.

Me Salifou Béavogui, avocat

« Cette déclaration est d’autant plus surprenante que M. Aboubacar Makhissa Camara, que je défends, n’est ni en fuite ni en cachette. Il est sorti de ce pays pour des raisons de santé. Actuellement, il se trouve en Occident pour des raisons de santé. Évidemment, il profite de ce temps précieux pour parachever ses études. Donc, parallèlement, il suit une formation. Mais il n’a pas fui la justice.

Il devait sortir depuis le temps de l’ancien régime, il avait des rendez-vous médicaux qu’il n’avait pas pu honorer à l’époque compte tenu des charges étatiques qu’il avait. Donc à plusieurs reprises, ses rendez-vous n’ont pas pu être respectés. Maintenant qu’il n’est plus aux affaires, il a le temps de s’occuper de soi-même. C’est dans ces circonstances qu’il a quitté le pays pour des raisons de santé », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, l’avocat trouve incompréhensible que le procureur de la CRIEF fasse une telle sortie alors que le dossier de Makhissa Camara est actuellement dans les mains de la Cour suprême. « A l’étape actuelle de la procédure, avec tout le respect que nous devons aux caractéristiques de l’instruction, il n’en demeure pas moins que le dossier doit être géré par la Cour suprême et non par la CRIEF. Et pour cause, toutes les décisions qui ont été prises contre M. Aboubacar Makhissa Camara ont fait l’objet de pourvoi en cassation. Donc, le recours en cassation a été bel et bien déposé à la Cour Suprême.

Et c’est suite à ce recours en cassation que le chef de greffe de la Cour suprême a sollicité de Mme la cheffe de greffe de la CRIEF de transférer le dossier. Et une fois que ce recours a été introduit, ni le parquet, ni le juge d’instruction, ne peut plus poser des actes dans cette procédure sans attendre que la Cour suprême ne tranche. Donc, pour mon client, son dossier est à la Cour suprême. Le procureur de la CRIEF ne peut rien entreprendre pour le moment sans que la Cour suprême ne tranche », a dit Me Salifou Béavogui, ajoutant qu’il se battra aux côtés de son client « pour que justice puisse triompher ».

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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