Tribune : Que de prétextes fallacieux pour justifier l’emprisonnement programmé de Kabinet Sylla « Bill Gates »

Kabinet Sylla alias Bill Gates, PDG de Djoma Group

Le 9 novembre dernier, au cours d’une de ses rares conférences de presse au goût d’inachevé,  dont il a le secret, monsieur Aly Touré, le Procureur Spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières, a fait le point sur un certain nombre de dossiers pendants devant son institution.

Au nombre de ceux-ci, celui de M. Kabinet Sylla alias Bill Gâtes, dont les avocats avaient tenu, quelques jours auparavant, une autre conférence de presse pour dénoncer les irrégularités flagrantes qui caractérisent le dossier de leur client.

Cet “échange de bons procédés” n’aurait appelé aucun commentaire particulier s’il ne traduisait, en réalité, une volonté clairement affirmée des autorités de la transition d’en finir avec “certains” proches du Professeur Alpha Condé”.  Au nombre desquels,  M. Kabinet SYLLA, communément appelé BILL GATES.

Il est en effet reproché à M. Sylla d’avoir créé plusieurs sociétés de commerce dont il est l’unique actionnaire; comme si, utiliser des possibilités offertes par la loi,  constituait une infraction.

 

Comme Me. Samory Traoré, l’un des avocats de M. Bill Gates l’a si éloquemment démontré sur les plateaux de Djoma TV, M. Sylla n’est en aucune manière commerçant, contrairement à ce que  M. Aly Touré veut faire ingurgiter à l’opinion. Il est à préciser, à l’intention du très spécial procureur , que M.Sylla  n’est même pas administrateur de  ses propres sociétés, ce depuis qu’il  a intégré les services de la Présidence de la République.

Mieux,  même s’il était commerçant ou administrateur, la sanction d’une telle incompatibilité  n’est certainement pas la privation de libertés, le gel de ses avoirs ou le harcèlement inique dont il est  l’objet depuis maintenant un an.

Voulant particulièrement alourdir les charges de M. Bill Gates, le Procureur spécial va jusqu’a insinuer que celui-ci aurait “géré” le budget de l’intendance à la Présidence de la République, oubliant volontairement que M. Sylla n’a, a aucun moment, été ordonnateur d’un quelconque budget.

Ce que le Procureur spécial a omis de signaler lors de sa conférence de presse, c’est que pendant toute la durée du mandat du Professeur Alpha Condé, le Groupe Djoma  n’a bénéficié que d’un seul marché de 10 milliards pour l’achat de  28 pickups  destinés  à l’armée.  Marché qui a du reste été scrupuleusement exécuté.

C’est le paiement de ce marché, effectué par les services de la Banque centrale de la République de Guinée, que le Procureur Spécial présente comme une preuve de détournement dont, selon lui,  M. Kabinet Sylla se serait rendu coupable.

Pire, pour donner une idée fantaisiste des avoirs de M. Bill Gates, le procureur a volontairement confondu le montant cumulé des mouvements d’argent intervenus sur le compte des entreprises de Djoma Group depuis des années, au solde du compte personnel de M. Sylla.

 Serait-il un peu de bonne foi qu’il aurait fait la distinction élémentaire entre le solde d’un compte personnel et les mouvements intervenus sur un compte d’entreprise.

 Mais, la bonne foi, la présentation objective des faits, la justice et l’équité ne sont apparemment pas des vertus cardinales chères au tout puissant procureur spécial de la CRIEF. Il a juste un objectif: mettre les “gens en prison”, les humilier…. Cela lui permet,  semble-t-il d’avoir une certaine idée de sa puissance.

On pourrait encore continuer sur des pages à mettre à nu les incongruités du dossier de M. Sylla ou les travers de cette justice très orientée qui ne dit pas son nom.

En réalité, le dossier de M. Sylla, comme celui de presque tous les compagnons du Professeur Alpha condé, sont tout simplement vides!

Le principe, ça a tout l’air, c’est qu’on arrête les gens d’abord,  puis on se met à chercher des preuves pour les incriminer.

Cette pratique est d’autant plus regrettable, qu’elle jette un consternant discrédit sur la CRIEF dans son ensemble.

« Mais pourquoi de tous les hommes d’affaires qui étaient dans de bonnes grâces du professeur Alpha Condé, il n’y a que Sylla Bill Gates qui soit aujourd’hui à la maison d’arrêt de Coronthie ? »

On parle de moralisation de la vie publique, de transparence, d’équité… Mais pourquoi de tous les hommes d’affaires qui étaient dans de bonnes grâces du professeur Alpha Condé, il n’y a que Sylla Bill Gates qui soit aujourd’hui à la maison d’arrêt de Coronthie ? Chacun de nous peut avoir une réponse… être le fondateur d’un puissant groupe de media et  avoir des intérêts dans le secteur minier sont quelques éléments de réponse… Comme si être riche, être ami du professeur Alpha Condé étaient en soi un péché.

Par Mamadi Kourouma, citoyen 

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