Conakry : Kalil Keita et Sayon Camara jugés pour la disparition d’un camion d’une valeur de 60 millions GNF

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Ibrahima Kalil Keita et Sayon Camara, respectivement gestionnaire d’un parc automobile et chauffeur de gros porteurs, ont comparu devant le tribunal correctionnel de Dixinn, délocalisé à la mairie de Ratoma, dans la journée d’hier, jeudi 10 novembre 2022. Ils sont accusés d’abus de confiance portant sur un camion « porté disparu » à Coyah. La partie civile dans ce dossier est Mamadou Bella Baldé, vitrier et homme d’affaires, qui réclame son camion aux deux prévenus, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette affaire, on parle de la dissipation d’un camion d’une valeur de 60 millions de francs guinéens. Selon nos informations, le prévenu Sayon Camara, qui était en quête d’emploi, a été engagé comme chauffeur de camion par Mamadou Bella Baldé. C’était grâce à Ibrahima Kalil Keita, le second prévenu. Une collaboration qui a fini par mal tourner.

En effet, à la suite d’une panne survenue à Kakoulimaya, dans la préfecture de Coyah, le camion est resté introuvable après avoir passé un an et demi sur place sans avoir été remorqué, ni dépanné. Après des démarches infructueuses pour récupérer le camion, Mamadou Bella Baldé a fini par saisir la justice.

A la barre, aucun des deux prévenus ne reconnaît les faits. Sayon Camara est le premier à comparaître. « Je ne reconnais pas les faits. J’ai connu M. Baldé à cause de Kalil. Quand il m’a parlé du déplacement à Coyah, je lui ai dit que le camion ne peut pas aller là-bas. Mais, il a insisté. A l’aller, il n’y a pas eu de problèmes. C’est au retour qu’on est tombés en panne. Je l’ai appelé pour dire de remorquer, mais il m’a dit d’attendre. J’ai passé trois jours là-bas. Après il m’a fait parvenir de l’argent pour me dire de rentrer. J’ai laissé le camion sans le confier. A mon retour, je lui disais sans cesse de réparer le véhicule, mais il me disait d’attendre. Un jour, il m’a dit d’aller, qu’il avait trouvé une pièce et que le mécanicien allait me trouver là-bas. Je suis allé attendre le mécanicien, mais il n’est pas allé. Il m’a encore fait parvenir de l’argent pour rentrer. Je suis resté comme ça pendant un mois et demi, son numéro ne passait plus et je ne le trouvais plus à son atelier. Alors, j’ai donné la clé et la carte grise à Kalil pour les lui restituer quand ils vont se voir. C’est comme ça que je suis resté pendant un an six mois sans nouvelles de lui, jusqu’à ce qu’on me dise qu’il a porté plainte contre nous… ».

Ibrahim Kalil Camara va abonder dans le même sens que Sayon Camara. « Sayon m’a remis la clé que j’ai fini par perdre. Quand il est revenu, je lui ai dit de m’attendre pour qu’on change le contacteur du camion. Quand j’ai fait ça et que j’ai ramené la clé, il me dit qu’il ne veut plus la clé, mais le véhicule. C’est quand j’étais dans ces démarches qu’il a porté plainte contre nous », a-t-il expliqué.

Des arguments balayés d’un revers de main par Mamadou Bella Baldé. « Quand Sayon Camara m’a appelé pour la panne, c’était la nuit. Il était avec des apprentis qui l’ont aidé à pousser jusqu’à la station. Je lui ai dit d’attendre là-bas jusqu’au lendemain. Dès le matin, je lui ai dit de confier le camion et de revenir. Je lui ai fait un dépôt pour son transport. A son retour, il me dit qu’il a confié le camion à un gardien qui a demandé 10 000 GNF/jour. Je donnais cet argent. J’ai contacté un mécanicien et acheté la pièce. J’ai établi un programme avec le mécanicien et j’ai dit à Sayon de venir pour que je lui remette la pièce. Avec ça, il allait s’y rendre avec le mécanicien. Il est parti. Malheureusement la femme du mécanicien était gravement malade, j’ai donc fait un dépôt à Sayon pour qu’il rentre. Au lendemain, je le rappelle, il me dit qu’il est à Kindia. Je lui parle du danger pour le camion de rester sans surveillance, il me dit qu’il n’y a pas de peur, parce que l’engin est confié. Après ça, il a arrêté de me décrocher et il s’est caché. Je suis donc allé voir Kalil pour qu’il me remette les clés, lui aussi a refusé. Kalil aussi a commencé à se cacher de moi. Et quand il me décrochait, il disait demain, après-demain. C’est comme ça que j’ai porté plainte contre eux. Je suis allé avec eux et le commissaire de police au lieu où est censé se trouver le camion, mais on n’a rien trouvé. J’ai dépensé environ 15 millions dans cette affaire, en plus des 60 millions de la valeur du camion », explique-t-il.

Le dossier a été renvoyé au 24 novembre pour la suite des débats.

Saidou Toulet Diallo pour Guineematin.com

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