Poursuivie pour coups et blessures volontaires, Emmanuella Cynthia, citoyenne togolaise, a comparu hier, jeudi 10 novembre 2022, devant le Tribunal de première instance de Dixinn. La jeune fille a reconnu avoir administré quatre coups de couteau à la plaignante, tout en disant avoir regretté son acte, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.
Cette affaire oppose deux ex amies : Emmanuella Cynthia, Togolaise, et Elizabeth Guilavogui, Guinéenne. Étudiantes à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, les jeunes filles habitaient la même chambre, au quartier Lambanyi, à Conakry. Et c’est dans cette chambre que l’une a poignardé l’autre dans la nuit du 25 au 26 avril 2022. A l’ouverture des débats hier, jeudi 10 novembre, la plaignante a expliqué devant le Tribunal correctionnel de Dixinn comment la scène s’est déroulée.
« Il y avait des antécédents entre nous ; mais, cette nuit-là, il n’y avait rien. Il n’y a pas eu de disputes entre nous. Dès 22 heures, elle a éteint l’ampoule. Et pendant que je dormais, elle est venue avec un couteau pour me poignarder dans le dos. Je me suis brusquement réveillée, et elle m’a dit : si tu cries, je te tue. Je l’ai suppliée ; mais, elle m’a administré encore deux coups. Je saignais ; mais, Dieu m’a aidée. J’ai ouvert la porte, je suis sortie presque nue. J’ai appelé au secours ; mais, comme c’était tard la nuit, personne n’est sorti. Je suis allée à l’hôpital », a-t-elle expliqué.
De son côté, la prévenue a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Mais, elle soutient que c’est Elizabeth Guilavogui qui a tenté en premier de l’agresser avec le couteau. « C’est à 3 heures du matin que cette bagarre a eu lieu entre nous. Moi, j’étais malade cette nuit-là, j’étais couchée dans mon lit, lorsqu’elle est venue avec le couteau pour me provoquer. J’ai récupéré le couteau, je lui ai administré quatre coups ; puis, j’ai découpé le couteau en trois morceaux. Après l’acte, j’ai regretté ce que j’ai fait. J’ai eu vraiment des remords », a soutenu Emmanuella Cynthia, qui comparaît libre dans cette affaire.
Après ces dépositions, l’avocat de la partie civile a sollicité le transfert de cette affaire devant le tribunal criminel. Pour maître Malick Diakité, il ne s’agit pas là de coups et blessures volontaires ; mais, d’une tentative d’assassinat. « Une fois que le couteau est intervenu, les coups ont été administrés, le sang est sorti, elle a failli mourir, on ne parle plus de coups et blessures volontaires. Ici, c’est une tentative d’assassinat. Elle (la prévenue) avait la volonté manifeste d’ôter la vie. Il faut que cette infraction aille devant le tribunal compétent qui est le tribunal criminel », a dit le conseil de la plaignante.
Un avis partagé par le ministère public, représenté par Alpha Bacar Cissé. Le procureur a demandé aussi à la juridiction de transférer le dossier devant le tribunal criminel. C’est ainsi que le juge audiencier, Amadou Sy, a renvoyé l’audience au 24 novembre prochain pour statuer sur cette demande.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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