Abandon de famille : Abdoulaye Bountou Camara jugé au tribunal de Kaloum

Assigné en justice par son désormais ancienne épouse pour « abandon de famille », Abdoulaye Bountou Camara a de nouveau comparu jeudi dernier, 10 novembre 2022, devant le tribunal correctionnel de Kaloum. A la barre, le prévenu a réfuté les accusations portées contre lui et a accusé son ex épouse de s’être enfuie à Dakar avec leurs deux enfants, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Abdoulaye Bountou Camara et Marguerite Camara se sont mariés en 2008. Ils ont vécu ensemble pendant 7 ans (c’est-à-dire jusqu’en 2015) avant que leur couple ne connaisse un frein qui a fini par mettre un terme à leur vie commune. Et, à la barre jeudi dernier, Abdoulaye Bountou Camara a accusé son épouse de s’être enfuie avec leurs deux enfants au Sénégal sans l’en informer. Le prévenu soutient que son épouse (la plaignante dans cette affaire) a profité d’un jour de sacrifice en hommage à sa grand-mère, décédée 40 jours plutôt, pour s’éclipser.

« Je n’ai pas abandonné ma famille. On est resté mariés jusqu’en 2015 et elle est partie sans me dire. Elle a enlevé les enfants et les a mis en danger sur la route pour se rendre au Sénégal. Je suis allé la déposer avec les enfants chez ma belle-famille à la veille dudit sacrifice. Le lendemain, je l’ai appelée plusieurs fois ; mais, son numéro ne passait pas. J’ai appelé sa maman pour l’informer, elle aussi m’a dit qu’elle a tenté de la joindre en vain. Le jour du sacrifice, dimanche, je me suis rendu à Lambanyi pour participer à la cérémonie ; mais, je ne l’ai pas vue avec les enfants. J’ai demandé à sa maman de lui dire que je vais passer à la maison le soir pour la ramener à la maison avec les enfants. Le soir, on m’informe qu’on n’a pas vu ma famille. Le lundi, je suis allé à la direction de la police judiciaire (DPJ) pour déclarer la disparition de ma famille. Après, on me dit qu’elle et les enfants sont à Dakar. Trois mois plus tard, sa famille m’informe qu’elle est rentrée avec les enfants. Je vais la chercher, son frère me dit que j’ai des enfants chez eux ; mais, pas une femme », a expliqué Abdoulaye Bountou Camara.

Revenant sur l’abandon de famille qui lui est reproché, le prévenu a clamé son innocence.

« Je partais dans la famille, j’achetais de la nourriture, j’ai continué à payer leur scolarité. Mais, elle a sorti les enfants de l’école où ils étudiaient pour les emmener ailleurs », a-t-il dit, tout en brandissant une fiche de paie qui montre qu’il a continué à donner de l’argent à son épouse et des reçus de paiement de la scolarité de ses enfants.

Mais, pour Marguerite Camara, Abdoulaye Bountou Camara l’a tout simplement abandonnée avec ses enfants.

« Depuis que je suis partie, il n’a pas assumé ses responsabilités. Il n’a pas payé la scolarité des enfants, il n’a pas donné la pension alimentaire et il n’a pas soigné les enfants. C’est pourquoi j’ai porté plainte », a-t-elle rétorqué.

S’agissant de son voyage sur Dakar avec leurs deux enfants, Marguerite Camara a mis en avant la « violence » de son ex mari.

« Il était trop violent avec moi, il m’a même violentée dans la rue. J’ai peur de cet homme. Ma famille est intervenue plusieurs fois entre nous ; mais, ça n’a pas marché », s’est-elle défendue.

Face à son insistance sur ses accusations, le tribunal lui a opposé les pièces produites par le prévenu et qui justifient qu’il a au moins payé la pension alimentaire et les frais de scolarité de ses enfants jusqu’à un certain moment. Et, face à l’évidence des preuves, Marguerite Camara a fini par reconnaître que son mari lui versait 900 000 francs guinéens par mois et qu’il a payé les frais de scolarité.

Ainsi, le procureur et l’avocat de la partie civile ont demandé à Marguerite Camara si elle souhaitait retourner chez son époux au cas où ce dernier s’engageait à changer. Mais, la plaignante a rétorqué qu’elle ne souhaite plus revivre avec Abdoulaye Bountou Camara.

Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire à mercredi prochain, 16 novembre 2022, pour les plaidoiries et réquisitions.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

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