TPI de Kaloum : deux apprentis-chauffeur jugés pour viol sur une couturière

Accusés de viol sur une jeune couturière dans la commune de Kaloum, Ibrahima Kalil Oularé et Amara Oularé (tous deux originaires de la préfecture de Faranah) ont comparu hier, mercredi 16 novembre 2022, devant le tribunal de première instance de Kaloum. A la barre, ces deux accusés ont réfuté le viol articulé à leur encontre. Mais, ils ont admis avoir eu des rapports sexuels « consentis (pour l’un) » et sous « menace (pour l’autre) avec leur victime. Et, au cours des débats, leur avocat a sollicité leur libération par le tribunal. Mais, le tribunal n’a pas accédé à cette demande, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Dans cette affaire, les faits reprochés Ibrahima Kalil Oularé et Amara Oularé remontent au 6 mars 2021 au ‘’Petit Bateau’’, dans la commune de Kaloum. La victime, une couturière, vendait de l’eau quand elle a été interpellée par Ibrahima Kalil Oularé. Et, finalement, Kalil et son ami et coaccusé (Amara) ont abusé d’elle dans la cabine d’un camion.

A la barre ce mercredi, Ibrahima Kalil Oularé a dit avoir couché avec cette fille moyennant 20 000 francs guinéens.

« Je ne la connaissais pas auparavant. C’était un mardi vers 17 heures, elle est venue me trouver au Petit Bateau, dans le quartier Coronthie, en vendant de l’eau. Je l’ai appelé, elle est venue, et on s’est assi sur un banc pour discuter un peu. Entretemps, je lui ai dit que je veux de l’eau, mais de monter d’abord avec moi dans la cabine du camion. Une fois dans la cabine, on s’est mis à regarder un film dans mon téléphone. Pendant ce temps, j’ai profité lui dire mon intention qui était celui de coucher avec elle. Je lui ai ensuite proposé une somme de 20 000 francs guinéens pour ça. Du coup, elle a accepté ma demande. Avant de passer à l’acte, elle m’a dit : il n’y a pas de problème, mais je ne voudrais pas qu’après ici que tu ailles dire ça aux gens. Je lui ai répondu que personne ne le saura dehors. Après l’acte, moi je suis descendu de la cabine pour aller faire un retrait sur mon compte en laissant la fille dans la cabine. C’est en ce moment que Amara (son co-accusé) est venu la rejoindre dans la cabine. À mon retour, comme Amara Oularé sait manier le véhicule, j’ai trouvé qu’il a condamné toutes les portières. Je les ai aperçus à travers la vitre. J’ai tout fait pour qu’il ouvre la portière, il n’a pas accepté. C’est pourquoi je me suis efforcé moi-même à descendre la vitre pour ouvrir la portière dans le but de le contraindre de laisser la fille sortir. Quand la fille est descendue, je lui ai remis les 20 000 que je l’avais promis avant qu’elle ne parte. C’est une semaine après qu’on a été dénoncé, puis arrêté », a expliqué Ibrahima Kalil Oularé, apprenti-chauffeur de 24 ans.

De son côté, Amara Oularé, atteint d’une pathologie non encore élucidée depuis trois mois à la maison centrale, a affirmé avoir menacé verbalement la fille pour coucher avec elle.

« Moi j’ai trouvé la fille assise dans la cabine déshabillée. C’est ainsi que je lui ai fait la proposition de coucher avec elle. Au début, elle était réticente. Mais, quand je l’ai menacée, elle a fini par accepter. C’est après avoir passé à l’acte qu’elle est descendue pour aller dire à ses parents que moi je l’ai forcée à faire l’amour. C’est pourquoi les policiers m’ont arrêté », a expliqué cet autre accusé qui se tordait de couleur.

Après les différentes dépositions faites par les accusés, le ministère public s’est employé à confondre les accusés avec les déclarations de la victime (absente à la présente audience) contenues dans les procès-verbaux d’audition qui se trouvent dans le dossier de la procédure.

« La partie civile a déclaré à l’enquête préliminaire qu’elle a été violée par trois personnes dont Ibrahima Kalil Oularé, Daouda Oularé et une troisième personne dont elle ne connaît pas l’identité. Ainsi donc, elle est allée informer d’abord une voisine, puis ses parents, avant d’aller porter plainte », a dit la procureure.

De son côté, l’avocat de la défense a formulé une demande de liberté provisoire en faveur de ses clients, surtout pour Amara Oularé qui est malade. Mais, le tribunal a très vite rejeté cette demande. Et, il a renvoyé l’audience au 30 novembre 2022, pour la comparution de la partie civile et la suite des débats.

Malick DIAKITÉ pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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