Détournement présumé de plus de 300 millions GNF à l’ACGP : la part de vérité de Famoudou Kourouma au TPI de Kaloum

Après la comparution de son Administrateur Général, il y deux semaines, c’est au tour de Famoudou Kourouma, ancien Administrateur Général Adjoint de l’Administration et contrôle des grands projets (ACGP) de comparaître ce lundi 28 novembre 2022, devant le tribunal de première instance de Kaloum. Tout comme ses co-accusés, il est poursuivi pour détournement de deniers publics et complicité par l’État guinéen à travers l’agent judiciaire de l’État, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Ces prévenus, tous hauts cadres de l’Administration et contrôle des grands projets (ACGP) au moment des faits, sont jugés pour des faits de détournement d’un montant de plus de 300 millions GNF des fonds de ce service rattaché à la présidence de la République. Un montant qu’ils auraient prélevé sur les primes de réunion, primes de mission, prestation des experts etc.

À la barre ce lundi, Famoudou Kourouma, ancien Administrateur Général Adjoint de l’ACGP, a réfuté les faits mis à sa charge par l’agent judiciaire. Pour sa défense, il explique au cas par cas ce à quoi les 306 millions GNF ont servi. « Si l’agent judiciaire de l’Etat était un organe de contrôle, on ne serait pas là. Je n’ai jamais été convoqué par l’Agent judiciaire de l’État. Quand je suis arrivé, l’agent judiciaire m’a dit que je ne fais pas partie. C’est mon Administrateur qui a dit : c’est mon adjoint, c’est notre technicien maison. C’est pourquoi j’ai été entendu. Je suis à votre barre comme un accompagnateur de malade qui se retrouve sur le même lit que le malade. Mon rôle, en tant qu’ordonnateur délégué est d’apprécier l’opportunité et la pertinence des dépenses réalisées à travers la validation du plan de trésorerie. Je ne suis pas comptable. Je suis là parce que les organes de contrôle de l’Etat n’ont pas été associés. Pourtant, vous ne verrez nulle part dans le monde l’agent judiciaire de l’État contrôler la gestion financière des services étatiques. L’agent judiciaire de l’État n’a pas qualité de contrôler la gestion publique de l’État. Je suis une victime dans cette affaire. Je demande tout simplement au tribunal de me rétablir, pas dans mes fonctions, mais dans mon honneur et ma dignité », a-t-il lancé.

Interrogé par l’avocat de l’agent judiciaire de l’État par rapport aux primes de mission qui s’élevaient à 188 millions GNF, un montant qui aurait été facturé à 206 millions par eux, le prévenu explique qu’il a servi de frais de mission d’évaluation sur les différents chantiers et l’immersion sur le terrain de deux équipes de supervision des infrastructures.

Après cette déposition à la barre, le tribunal a renvoyé l’affaire au 5 décembre 2022 pour la suite des débats.

Malick DIAKITÉ pour Guineematin.com

Tél. : 626-66-29-27

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