Stationnement des camions sur la voie publique : les injonctions du Colonel Doumbouya ignorées à Conakry (Constat)

Le président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, a instruit de lutter contre le stationnement des camions sur la voie publique. Cette « injonction » faite au Ministre des Infrastructures et des Transports et à celui de la Sécurité et de la Protection Civile semble être ignorée à Conakry et ses environs. Un danger permanent pour les usagers de la route a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A l’occasion d’un récent Conseil des ministres, le Colonel Mamadi Doumbouya a haussé le ton contre les stationnements « sauvages » aux abords des routes. La démarche vise à préserver la vie des usagers de la route avec la multiplication des accidents sur la voie publique.

Mais, cette annonce ne semble pas faire d’effet sur le terrain, notamment le long de la route Le Prince, notamment de Kagbelen à Hamdallaye en passant par les carrefours de la T6, la T5. La commune de Matam n’est également pas épargnée par cette pratique qui crée un énorme calvaire aux chauffeurs de taxis et usagers dans la circulation.

Des conducteurs de taxis à Conakry, interrogés à ce sujet, n’ont pas caché leur indignation. Ils invitent l’Etat et les propriétaires de ces camions à les faire déplacer pour éviter le pire.

Amadou Tidiane Diallo, chauffeur de Taxi

Amadou Tidiane Diallo, chauffeur de Taxi, explique ses difficultés et interpelle les autorités : « vraiment, les camions usés ne doivent pas se garer au bord de la voirie publique, ce n’est pas leur place. C’est quelque chose non seulement qui crée des accidents, mais ça empêche la circulation et crée beaucoup d’embouteillages. Même quand tu veux faire descendre un passager, s’il y a un camion qui est stationné là, tu ne peux pas. Tu es obligé d’aller un peu plus devant pour faire descendre le client. Parfois, même les passagers se fâchent contre nous à cause de ça. Parce qu’il n’y a pas d’espace où on peut se garer. Il y a certains camions qui sont au bord des voiries publiques qui ont fait des années sans bouger. Cette pratique crée des embouteillages et quand il y a des embouteillages, cela joue sur notre recette journalière et ça crée des accidents. C’est vraiment fatigant. Nous demandons aux autorités d’aider les gens dans ce sens. Nous souffrons beaucoup. Ces propriétaires de camions doivent savoir qu’ils fatiguent les populations. Nous demandons aux autorités de prendre leurs responsabilités », a-t-il lancé.

Mamadou Oury Baldé, chauffeur de taxi

De son côté, Mamadou Oury Baldé, chauffeur de taxi, a fait savoir que ces stationnements « sauvages » lui ont créé d’énormes préjudices. « Les stationnements illicites nous gênent. Pendant la saison pluvieuse, ma voiture a été accidentée à cause de ces stationnements illicites. Ça me touche gravement. Quand tu viens garer sur la voie, c’est sur une seule voie qu’on va circuler. Nous demandons aux autorités de bien vouloir regarder ça pour nous. Parce que quand tu vois que les accidents se multiplient, c’est leur faute. L’État ou les propriétaires de ces camions doivent trouver un autre lieu, qui n’est pas la voirie publique, pour stationner leurs engins. Parce cette pratique tue. Les policiers aussi sont corrompus par les propriétaires de ces camions. Dès qu’on leur donne une petite somme, ils ferment les yeux sans penser à la vie humaine. C’est dommage », a-t-il déploré.

 

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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