Vente d’aliments exposés à Conakry : des citoyens tirent la sonnette d’alarme

Quand vous arpentez les rues de Conakry, notamment au niveau des marchés, ce qui retient l’attention, c’est bien la vente d’aliments non couverts. Du pain, des beignets, des boulettes, des brochettes, sont généralement exposés à l’air libre, sans aucune couverture. De nombreux passants achètent ces produits, les consomment avec tous les risques que cela comporte.

Des vendeurs de Conakry, interrogés par un reporter de Guineematin.com à ce sujet hier, mardi 3 janvier 2023, sont tous conscients du danger de cette pratique et la condamnent. D’autres tentent de se justifier, arguant que les produits couverts n’attirent pas la clientèle.

Nous sommes au carrefour de Bambéto, dans la commune de Ratoma. Ça grouille de monde. De nombreux produits, non lavables, sont exposés et vendus à des passants qui n’ont pas l’air de réaliser les risques qui les guettent.

Certains citoyens, interrogés par notre reporter, sont conscients de cette situation. Ils dénoncent et interpellent les autorités.

Mohamed Daff Camara

Mohamed Daff Camara, marchand à Bambéto : « vraiment, l’exposition des aliments, surtout ceux qui sont non lavables, n’est pas du tout bon pour la santé. Vous savez, le Guinéen est très difficile. Si tu dis que tu vas parler à ces vendeurs ou vendeuses dans ce sens, ils vont te dire qui es-tu pour leur parler de ça. Vous savez, le manque de civisme joue beaucoup sur le Guinéen. On met tout sur le dos de l’Etat. C’est aux citoyens de se protéger d’abord en premier lieu, avant d’interpeller l’Etat. Ce n’est pas bon d’acheter des aliments exposés, à la merci de la poussière ou aux mouches qui laissent des microbes. Ce n’est pas bon pour la santé. Je demande à l’Etat de mettre en place un service de contrôle digne et honnête, qui pourra superviser ces vendeurs et vendeuses d’aliments non lavables. Ça y va de la bonne santé des Guinéens. Je demande également à ces marchands de couvrir leurs aliments. En exposant les aliments, ils exposent les acheteurs a des risques de maladies. Mais je vais dire qu’ils le font exprès, car il y a des plastiques transparents ou ils peuvent mettre leurs produits pour que ça soit visible », dit-il.

Amadou Diallo

Même son de cloche chez Amadou Diallo, marchand. « Je pense que cet étalage des aliments non lavables à ciel ouvert, ce n’est pas bon. Parce que quand tu achètes cela et que tu en manges, c’est presque de la maladie. Nous invitons les autorités à venir s’enquérir de ce qui se passe au bord des routes et dans les marchés. Et à sensibiliser aussi les vendeurs pour ne pas qu’ils revendent des aliments non lavables exposés. Il faut couvrir les aliments, c’est ce qui est bon. Il faut éviter que les microbes entrent dans les aliments pour le bien des clients », explique-t-il.

Mamadou Saliou Sow

Mamadou Saliou Sow, commerçant de son état, suggère aux citoyens d’être prudents. « Les gens doivent beaucoup faire attention à ces aliments non-lavables qu’on expose à l’air libre sur le marché ou le long de la route. Parce que ce n’est pas bon pour notre santé de manger cette nourriture exposée à la poussière ou aux mouches. L’Etat doit prendre des mesures pour que cette pratique prenne fin, et aux vendeurs de protéger ou couvrir leurs produits pour le bien de leurs clients », dit-il.

Mme Aïssatou Diallo

Mme Aïssatou Diallo, vendeuse de pains, soutient que quand les produits sont couverts, les clients ont peu de chance de les voir. « Nous avons pour habitude de couvrir, mais vu qu’ils viennent d’arroser ici à Bambéto, c’est pourquoi nous n’avons pas protégé nos pains aujourd’hui. A propos des mouches, nous avons quelque chose que nous utilisons (sans jamais préciser de quoi il s’agit, ndlr) pour chasser les mouches ou éviter qu’elles s’assoient dessus. Nous savons pertinemment que cet aliment n’est pas lavable ; donc, ça mérite d’être couvert pour le bien-être de la population. Mais parfois, quand tu couvres, les clients ne voient pas, et cela nous empêche de faire des ventes. Sinon nous couvrons parfois nos pains à chaque fois qu’il y de la poussière », soutient la bonne femme.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com 

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