Bilan de la presse guinéenne en 2022 : le regard d’Amadou Tham Camara

C’est devenu un rituel. A la fin de chaque année, les associations de presse font le bilan des activités réalisées sur le terrain avant de se pencher sur les perspectives à atteindre. C’est dans cette dynamique qu’un reporter de Guineematin.com a donné la parole ce mercredi, 4 janvier 2023, le président de l’Association guinéenne de la presse en ligne (AGUIPEL). Amadou Tham Camara a dressé un bilan positif de l’année 2022 avec la revalorisation de la subvention allouée aux médias, l’octroi d’une maison de la presse à Conakry et dans les 4 régions du pays, mais aussi aucun journaliste n’a été jugé.

L’Association Guinéenne de la Presse en Ligne (AGUIPEL) a mené plusieurs activités durant l’année 2022. Amadou Tham Camara, président de la structure, s’est particulièrement investi pour l’atteinte des objectifs. « L’AGUIPEL est la plus grande association de sites internet et la plus ancienne. Elle a en son sein les médias les plus importants. Notre association, comme d’habitude, a su marquer cette année encore son leadership en prenant son bâton de pèlerin pour défendre non seulement nos membres, mais également l’ensemble de la corporation en faisant des plaidoyers auprès des autorités pour que la subvention accordée à nos membres soit entièrement revalorisée. Je pense que ce combat a abouti puisque nos membres en ont eu droit, leur subvention a été doublée pour cette année. Donc, c’est un acquis très important qui a permis à cette période très difficile de pouvoir joindre un peu les deux bouts. Cet acquis a été obtenu grâce à la grande compréhension des autorités qui nous ont prêté une oreille attentive et qui ont su répondre favorablement à tous les plaidoyers mais également à toutes les démarches qui ont été menées en sourdine, et qui ont abouti à ce résultat. Depuis 2009, le montant alloué aux médias et aux membres de L’AGUIPEL était figé. C’était le même montant depuis 2009 et pendant ce temps, le coût de la vie ne fait que s’élever. Il était important que les autorités prêtent une oreille attentive à nos doléances et cela a été fait. Le montant était à 3 milliards GNF, il est passé maintenant à 6 milliards ; et pour l’AGUIPEL, c’était un peu près de 400 millions GNF. Maintenant, c’est pratiquement un milliard. Ce qui est une très bonne chose pour l’ensemble de la corporation ».

En outre, Amadou Tham Camara s’est réjoui de l’obtention d’une maison de la presse. « En ce qui concerne la maison de la presse, lorsque nous avions rencontré le président de la République lors d’un déjeuner en début d’année 2022, il nous a fait la promesse de nous octroyer une maison de la presse. Nous avons mené des démarches dans ce sens et, ces démarches ont abouti. Le président nous a non seulement donné une maison de la presse ici à Conakry, mais également quatre autres maisons de la presse régionale : Mamou, N’Zérékoré, Kankan et Kindia. C’était au-delà de nos espérances, mais c’était vraiment un geste très fort à l’endroit de l’ensemble de la corporation. Il ne s’est pas arrêté là. Il a pris aussi des mesures pour équiper la maison de la presse… ».

Par ailleurs, le président de l’AGUIPEL salue le fait qu’il n’y a pas eu de poursuites contre des journalistes. « Il faut ajouter que les autorités ont été attentives au fait qu’il n’y a eu cette année aucune poursuite judiciaire contre un journaliste. C’est extrêmement important, c’est vrai qu’il y a eu parfois des interpellations policières ou de gendarmerie, mais aucune interpellation n’a abouti à une poursuite judiciaire. C’est une rupture totale par rapport à tout ce qui se faisait par le passé. Nous avons eu par le passé 4 confrères qui ont séjourné à la maison centrale. Il s’agit du doyen Amadou Djouldé Diallo, de Saliou Diallo de GuineeNouvelles, de Ibrahima Sadjo Bah de la RTG et de Lansana Camara. Tous ont été écroués à la maison centrale et poursuivis en justice. Force est de constater qu’il n’y a plus de poursuites judiciaires et aucun journaliste en 2022 n’est allé à la maison centrale. C’est une avancée significative que nous nous avons enregistrée parce que cela constitue une rupture avec ce qui se faisait dans le passé ».

Le président de L’AGUIPEL, président du Conseil d’Administration de la maison de la presse, dit que des difficultés ont été rencontrée courant 2022.  « Il y a des difficultés que nous cherchons à résoudre. Au début, tout n’a pas été facile effectivement parce qu’il fallait d’abord convaincre les autorités tout de suite. Donc, ce temps d’attente a paru assez long, mais à force de persévérer, nous avons eu gain de cause. Mais ce n’est qu’un tremplin parce que moi-même mon mandat arrive à terme à la maison de la presse. Vous savez, c’est un mandat unique et comme j’ai refusé de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes, je vais passer la main à quelqu’un d’autre qui va incessamment prendre la main pour continuer à diriger la maison de presse. A L’AGUIPEL, mon mandat finit cette année, mais le nombre de mandat n’est pas limité. Donc, tout doit dépendre de nos membres. S’ils ont encore confiance en moi et que moi aussi j’ai envie de continuer, on verra. Je n’ai pas pris de décision. Il faut savoir que tout cela, c’est du bénévolat, on ne gagne rien dedans, on n’a pas de salaire ni de primes non plus. On est juste là pour aider les autres », a déclaré Tham Camara.

Pour l’année 2023, le président de L’AGUIPEL nourrit l’ambition d’obtenir le financement d’une formation des journalistes par la banque mondiale. « Il y a cette formation en collaboration avec la banque mondiale qui me tient à cœur. Cela me paraît essentiel, mais il y aura d’autres partenariats qu’on va essayer de nouer parce que nos journalistes ont toujours besoin, pendant cette phase importante de l’histoire de notre pays, d’être bien formés pour que la transition soit une réussite totale… ».

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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