Le procès de Mohamed Lamine Camara, un jeune homme poursuivi pour coups et blessures volontaires, s’est ouvert ce mardi, 10 janvier 2023, devant le Tribunal correctionnel de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma). Accusé d’avoir battu et blessé un maître coranique, le prévenu a reconnu les faits qui lui sont reprochés, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui a suivi l’audience.
En détention depuis le 28 décembre 2022, Mohamed Lamine Camara est accusé d’avoir administré des coups et blessé Mamadou Barry, un maître coranique, au rond-point de Sonfonia, en banlieue de Conakry. Devant le juge, Mohamed Keïta, le jeune homme a plaidé coupable, expliquant les circonstances de l’incident entre lui et sa victime.
« Il s’apprêtait à s’embarquer dans la voiture, alors que moi, je m’apprêtais à fermer la portière. C’est ainsi que je l’ai cogné avec la portière. Le temps pour moi de me tourner pour lui dire pardon, il m’a donné un coup à la tête. Moi aussi, je lui ai administré des coups… C’est ainsi que les policiers nous ont interpellés pour nous envoyer au commissariat », a-t-il raconté.
De son côté, le plaignant a indiqué que le prévenu s’en est pris à lui sans aucune raison. « Ce jour, je partais à Madina. Arrivé à Sonfonia T7, j’ai trouvé que la première voiture était déjà remplie, donc je me suis embarqué dans la deuxième. C’est à ce moment-là qu’il a tiré la porte, et m’a blessé à la main. Quand je lui ai dit qu’il m’a blessé, il m’a répondu qu’il a bien fait, puis m’a poussé dans le caniveau.
Là-bas aussi, il m’a blessé au niveau de l’œil avec un fer. Du coup, un policier est venu demander qui a fait ça, les gens lui ont dit que c’est ce dernier. C’est ainsi qu’on nous a conduits à la police. De là-bas, je suis allé dans une clinique à Lambanyi pour les soins », a expliqué Mamadou Barry, ajoutant qu’il a dépensé 900 000 francs guinéens pour ses soins.
Dans ses réquisitions, le procureur a dénoncé un acte contraire aux valeurs de la société guinéenne. Il a ensuite demandé au tribunal de condamner le prévenu à travailler pendant 20 heures pour sa victime. « Cette affaire est spéciale, monsieur le président. Les vieilles personnes sont importantes pour nous. Avant, dans les bus, quand une femme montait, on lui cédait la place. Mais aujourd’hui, on traite aujourd’hui des vieilles personnes comme nos amis.
Où sont parties nos valeurs ? Monsieur le président, je voudrais que ce cas serve d’école pour les autres. Ce qu’il a fait est une contravention selon l’article 957 du Code pénal. Donc, je vous demande de faire valoir le travail d’intérêt général. Qu’il soit au service de M. Barry pendant 20 heures. S’il (le plaignant) a besoin de nettoyer sa maison par exemple, qu’il l’appelle. En plus, qu’il soit (le prévenu) condamné au paiement du montant que la partie civile a demandée », a requis Siba Toupou
De son côté, l’avocate de la défense, Mme Mama Aïssata Fofana, reconnaît qu’il y a eu des coups et blessures, mais selon elle, ils ne sont pas volontaires. « Monsieur le président, Mohamed Lamine Camara n’avait pas l’intention de nuire à la partie civile. Il n’a pas volontairement porté ces coups et blessures. Et les réparations pécuniaires ne sont pas prévues », a-t-elle souligné.
Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 17 janvier 2023 pour la suite des débats.
Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com
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