Sermon du vendredi à Conakry : Elhadj Mansour Fadiga enseigne la position de l’Islam sur l’usurpation des biens d’autrui

Elhadj Mansour Fadiga, imam de la mosquée Bilal de Nongo

Comme à ses habitudes, Elhadj Mohamed Mansour Fadiga a dirigé la prière d’hier, vendredi 20 janvier 2023, à la mosquée Bilal de Nongo, dans la commune de Ratoma. Le thème principal du sermon du jour était essentiellement axé sur la position de l’Islam sur le phénomène de l’usurpation des biens d’autrui. Interrogé par un reporter de Guineematin.com peu avant la prière, l’imam Elhadj Mohamed Mansour Fadiga a expliqué le caractère prohibé de ce phénomène dans la religion musulmane.

« Aujourd’hui, notre sermon sera axé sur la position de l’Islam contre l’usurpation. En effet, l’usurpation est un phénomène répandu dans nos sociétés et dans le monde ; mais pourtant qui est sévèrement interdit dans l’islam. C’est pourquoi, l’islam nous a invité à mener un farouche combat contre l’usurpation. Le sermon va nous parler de la sanction réservée aux usurpateurs ici-bas et à l’au-delà. Le sermon nous fait savoir aussi qu’est-ce que c’est que de l’usurpation. L’usurpation est le fait de s’accaparer d’un bien quelconque d’autrui, notamment les biens immobiliers, mobiliers, les domaines bâtis et non bâtis, du numéraire et même du titre… Quelqu’un qui se fait passer par exemple pour un frère du président de la République, c’est une usurpation parce qu’il ne l’est pas en réalité, ou encore moi je suis le fils d’Elhadj Mamadou Saliou Camara (Grand imam de la mosquée Fayçal), c’est une usurpation. Donc, l’islam a combattu farouchement ces phénomènes et il a réservé à l’usurpateur une sanction très sévère. Parce que l’islam nous dit qu’en le jugeant dans un tribunal, par exemple s’il a usurpé un terrain nu, il a construit sur ce terrain, l’islam nous dit : de rendre le terrain au propriétaire mais aussi de l’obliger, c’est-à-dire l’usurpateur, d’enlever tout ce qu’il a mis sur le terrain que ce soit un bâtiment ou les arbres… à ses frais », a expliqué l’imam de la mosquée centrale de Nongo.

Ce n’est pas tout, le doyen des imams de Guinée nous apprend également que les musulmans et musulmanes qui se livrent à de tels comportements, seront châtiés à l’au-delà, comme l’a rapporté le Prophète Mohamed (PSL) dans le livre saint du coran. « Le Prophète (PSL) nous enseigne qu’à l’au-delà, l’usurpateur sera obligé de rembourser cet opprimé dans ses bienfaits, ses prières qu’il a amassées ici-bas, dans ses sacrifices et même son pèlerinage ; bref, il remboursera dans la récompense de ses bienfaits. Et s’il n’en possède plus, on commencera donc de prendre les péchés des opprimés pour les lui affecter. Dans ce cas, il s’en sortira avec le néant, pourtant il est parti chez Dieu avec beaucoup de récompenses », a-t-il indiqué.

Elhadj Mansour Fadiga, imam de la mosquée Bilal de Nongo

Toutefois, Elhadj Mansour Fadiga a tenu à rappeler à travers cet entretien que les opérations de récupération des biens de l’État actuellement en cours dans le pays n’ont rien à voir avec ce présent thème. « Ce thème que nous traitons aujourd’hui est différent de ce que nous voyons chez nous par rapport à la récupération des biens de l’État. Si les concernés se sont accaparés de ces bâtiments sans l’autorisation de l’État ; là, ils seront obligés de libérer ou rembourser. Mais, si c’est avec l’autorisation d’une autorité quelconque, ça c’est autre chose. Et, si c’est le cas, c’est à la justice de trancher ça. Toutefois, j’invite nos compatriotes d’abandonner le phénomène de l’usurpation et de s’en éloigner sous toutes ses formes », a lancé Elhadj Mansour Fadiga.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

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