Cherté des prix à Conakry : un kg de fonio lavé est vendu à 20 000 GNF !

La vie devient de plus en plus chère dans les marchés de la capitale Guinéenne. Des produits locaux tels que le fonio, la poudre de manioc, le maïs, sont vendus à prix d’or dans une conjoncture où les citoyens tirent le diable par la queue. Le marché de Taouyah, dans la commune de Ratoma, est une parfaite illustration de cette cherté des produits locaux. Un (1) kilogramme de fonio lavé est vendu entre 18 mille et 20 mille francs guinéens, a appris hier, mercredi 1er er février 2023.

Mme Kadiatou Barry, vendeuse de fonio

Interrogée par un reporter de Guineematin.com dépêché sur place, Mme Kadiatou Barry, vendeuse de fonio, explique que cette denrée est très coûteuse. « Je suis une vendeuse grossiste du Fonio lavé. C’est au Fouta que nous faisons nos commandes de fonio avec nos amies qui sont là-bas. A l’heure actuelle, le fonio est très cher. On l’achète à 20 000 GNF avec une unité de mesure de 2 kg, et nous nous le revendons à 12.500 fg le kilogramme aux détaillants. Mais nous avons appris que maintenant que cette unité de mesure coûte 30 000 GNF. C’est-à-dire que nous prenons 1 kilogramme à 15 000 GNF. Et nous, en tant que grossiste, nous revendons 1kg à 17 500 GNF aux détaillants ; qui à leur tour, peuvent le revendre à 18 000 voire à 20 000 GNF », explique-t-elle.

À la question de savoir les raisons de cette hausse, Mme Kadiatou Barry précise : « il faut reconnaître qu’il n’y pas de fonio cette année. Voilà pourquoi c’est cher. Parfois, nous faisons des commandes au Fouta, sans suite, parce qu’il arrive des moments où on n’en trouve pas. Et le peu que nous gagnons est coûteux. A cela s’ajoute la cherté du prix du transport qui vient augmenter les frais. Depuis l’an dernier, le prix du fonio ne fait qu’augmenter de prix… Mais à vrai dire, les aliments de chez nous sont devenus chers. Car même le maïs est cher et moi, je revends 1 kg à 10 000 GNF, contrairement à certains détaillants qui vendent à 12 500 ou 13 000 GNF le kilo ».

Mme Kadiatou Barry, vendeuse de fonio

Devant cette situation, notre interlocutrice sollicite l’aide du gouvernement. « Je demande au gouvernement de nous aider à ce que les prix des céréales diminuent pour le bien-être de tous. Vous vous imaginez, qu’on suggère à un malade de manger du fonio, ou que le malade veut manger du fonio sachant qu’un kilogramme coûte 20.000 GNF. Comment va-t-il faire s’il n’a pas suffisamment de moyens ? Je pense que si les aliments qu’on cultive chez nous coûtent extrêmement chers, comment est-ce qu’on peut diminuer les aliments importés ? Le mieux est qu’on s’unisse ou qu’on s’aide pour réduire le prix des produits locaux, ceux cultivés en Guinée », sollicite la vendeuse.

Mme Aïssatou Barry, vendeuse de fonio

Même son de cloche chez Mme Aïssatou Barry, vendeuse de fonio et autres denrées au marché de Taouyah. Elle évoque le cas du manioc, pourtant produit en Guinée. « Tout est cher sur le marché. Quand tu prends la poudre de manioc, qui était vendue à 5 000 ou 6 000 GNF ; aujourd’hui, elle coûte entre 7 000 et 8 000 GNF le kg. Ces aliments sont devenus chers alors qu’ils ne sont pas importés. Ce sont des aliments cultivés chez nous. Avec la conjoncture que vivent les guinéens, nous ne pouvons qu’implorer la grâce divine pour qu’il allège cette situation. Car tout le monde souffre, surtout le panier de la ménagère. Nous les vendeuses, tout comme les clients, nous nous plaignons de la cherté des prix sur le marché. Ce qui fait que les clients se comptent du bout des doigts », dit-elle.

Mme Ousmane Tanou Diallo, cliente

De son côté, Mme Ousmane Tanou Diallo, venue acheter des denrées, se dit dépassée par la situation. « C’est vraiment dur et triste de voir que les aliments de chez nous augmentent de prix du jour au lendemain par rapport aux aliments importés. Un kg de fonio vendu à 20 000 GNF, ce n’est pas du tout bon ça. Le fonio est un aliment facile à digérer et il est bon pour les personnes âgées, pour les enfants, sans oublier certains malades qui ne vivent que du fonio. Donc, voir les aliments de chez nous devenir aussi coûteux sur le marché, c’est triste et désolant. Moi, chez moi on mange le fonio, le to, ou le maïs, parce qu’il ne faut pas manger que du riz, parfois il faut manger autre chose. C’est ce qui est bon pour la santé. Je demande au gouvernement de nous aider à trouver une solution à cette situation pour alléger le panier de la ménagère qui devient dure chaque jour qui passe », lance la dame.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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