Le président de l’Assemblée législative de la Transition du Burkina Faso a pris part à la célébration à Conakry hier, dimanche 05 février 2023, de l’an 1 du Conseil National de la Transition (CNT) guinéenne. Et, à cette occasion, Dr Ousmane Bougouma n’a pas tari d’éloges à l’endroit de l’organe législatif de la Transition guinéenne. Ce cadre burkinabé a déclaré que le CNT de Guinée est sur « la bonne voie ». Et, il a exhorté les conseillers nationaux de se rapprocher davantage aux populations pour mieux traduire en textes législatifs leurs aspirations et leurs volontés, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Selon le président de l’Assemblée législative de la Transition du Burkina Faso, « ce n’est pas un hasard » que la Guinée, le Mali, Burkina et le Tchad soient en Transition au même. Dr Ousmane Bougouma assure que nous avons des responsabilités devant l’histoire et qu’il nous appartient d’être à l’écoute de notre peuple pour mieux le servir.
« J’ai suivi avec grand intérêt le travail abattu : réformer et recadrer par une législation révolutionnaire. Le seigneur a voulu que le Burkina, le Tchad, le Mali et la Guinée, que nous soyons en transition au même moment. Ce n’est pas un hasard de l’histoire comme disait un penseur : il revient à chaque génération de découvrir ses défis, de les trahir ou de les réussir. Nous avons une responsabilité devant l’histoire. Nous devons tous écouter nos peuples. Et, vous, chers frères, vous en avez trouvé la voie. Aller vers le peuple, écoutez ce qu’il attend de son législateur et traduire cela en texte. Mieux, vous avez mis en place des instruments, vous restez à leur écoute. En regardant la composition du CNT de la Guinée, j’ai fondé en mal ma conviction que vous êtes sur la bonne voie. Le CNT est composé de personnalités et des sensibilités de tout votre pays. Les partis politiques, les syndicats, le patronat, les organisations des femmes, de jeunesse… Comment ne pas réussir ? Vous avez là une composition plurielle qui exprime les points de vue de votre peuple. Il s’agit là d’une opportunité pour légiférer autrement. Il s’agit là de trouver la façon de bâtir les textes pour la Haute Guinée, la Basse Guinée, la Moyenne Guinée et la Guinée forestière. Car, il faut trouver le mécanisme de bâtir des textes à partir de Conakry, mais qui sont valables à N’Zérékoré. C’est là notre défi à nous tous. Oui, mon frère du Mali doit, à partir de Bamako, trouver les moyens de bâtir des textes qui s’appliquent aussi bien admirablement à Bamako, qu’à Gao, à Kidal, à Menaka, à Tombouctou, etc. En un mot, comment traduire la volonté de notre peuple ? Car, toute réforme doit partir de là. La volonté de notre peuple exprimée en texte afin qu’à la fin de nos transitions, ces textes ne décorent les tiroirs. Oui, le Burkina Faso est un exemple. A moins de 10 ans, nous avons connu deux transitions. En 2014-2015, le Burkina Faso était en transition. Beaucoup de textes ont été adoptés. Mais, après la transition, bien de textes n’ont pas été appliqués. Le défi de toute réforme réside là. Comment faire de sorte que les textes que nous adoptons traduisent la volonté réelle de notre peuple, ses aspirations profondes, afin qu’après la fin de la transition, que ces textes soient appliqués ? Dès après la mise en place du CNT de la Guinée, vous avez mis en place des commissions ad hoc: une commission pour rédiger le règlement intérieur et une autre pour aller rechercher la volonté de votre peuple. Il s’agit d’une vision remarquable que je salue », a indiqué Dr Ousmane Bougouma.
Par ailleurs, ce parlementaire burkinabè a insisté sur l’obligation et la responsabilité d’un parlement de respecter les principes du peuple.
« Dans le cadre de la Constitution, vous avez pensé à mettre en place une plateforme pour recueillir les aspirations de votre peuple. Chers frères, chers amis, vous êtes sur la bonne voie. Je vous y encourage, restez à l’écoute de votre peuple. C’est à ce prix que nous allons réussir. D’est en ouest, du nord au sud, au centre, la Guinée dans sa pluralité et dans toute sa diversité, vous êtes un an. L’Assemblée législative de Transition du Burkina Faso a à peine 3 mois. Ça veut dire en terre guinéenne, je viens pour apprendre ; et, en quelques minutes, j’ai beaucoup appris. Une fois retournés au Burkina Faso avec ma délégation à l’Assemblée législative de Transition du Burkina Faso, nous saurons tracer les meilleurs sillons pour la réussite de notre mission. Excellence monsieur le président, chers frères, dans les transitions qui sont les nôtres, nous avons l’obligation, la responsabilité historique de respecter les principes de nos peuples, de découvrir les valeurs qui fondent notre société et de les respecter. C’est à ce prix que nos civilisations survivront graduellement, c’est à ce prix que nous réussirons », a dit Dr Ousmane Bougouma.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
