Assassinat de Diariou Sacko à Tombolia : le pathétique témoignage d’Elhadj Alpha Sacko au TPI de Mafanco

Mme Diariou Sacko a été assassinée dans son lit à Tombolia-Plateau, dans la commune de Matoto, le 22 décembre 2016. L’un des présumés auteurs de cet acte, Jean Grovogui, comptable âgé de 32 ans, est jugé au tribunal de première instance de Mafanco depuis janvier dernier. Dans la journée d’hier, mardi 14 février 2023, son mari Elhadj Alpha Sacko a livré un témoignage pathétique sur cette affaire. Le tribunal a ensuite renvoyé le dossier à huitaine, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Elhadj Alpha Sacko, un informaticien de 65 ans, a raconté à la barre la façon dont il a découvert sa femme, tuée dans le domicile familial alors qu’il était sorti le matin en la laissant en bonne santé.

« Le jeudi 22 décembre 2016, j’ai quitté la maison à 7 heures. Après qu’elle m’ait servi le déjeuner, j’ai laissé ma femme en bon état sans aucun problème de santé. Je suis allé au travail. Entre 14h 30 et 15heures, on m’a appelé pour me dire que ma femme a piqué une crise. J’ai dit que ce n’est pas possible puisqu’elle n’est pas malade. Mais immédiatement j’ai pris ma voiture pour me rendre à la maison. En route, j’ai appelé notre médecin traitant, qui est un ami, pour lui annoncer la nouvelle, lui demandant de se rendre à la maison. Lui, il est à Kissosso et moi je quittais en ville. Le médecin a pris sa voiture, il est parti à la maison. J’étais sur la route, au niveau de la corniche, quand il m’a appelé. Il m’a demandé où j’étais. Je lui ai dit que j’étais à la corniche de Matoto. Il m’a conseillé de rouler doucement. Dans l’euphorie, je n’ai pas réalisé. J’ai continué, mais après, j’ai dit attention : je l’appelle pour qu’il aille voir l’état de ma femme, au lieu de me dire dans quel état il a trouvé ma femme, il me dit de rouler doucement. J’ai dit, ça ne va pas. J’ai dit, soit il devait prendre ma femme pour l’envoyer à l’hôpital ou bien faire le traitement ; mais, il me dit de rouler doucement ! Alors, j’ai continué à rouler, mais j’ai constaté que beaucoup de gens m’appelaient, mon téléphone crépitait beaucoup. Alors, j’ai freiné d’abord parce que je tremblais. Ensuite, j’ai pris courage, j’ai continué à rouler. Quand je suis arrivé au niveau de chez moi, j’ai aperçu un grand attroupement. Ma cour était remplie, toute la route était remplie. Mon grand frère m’a pris par la main, il m’a conduit dans la chambre. J’ai aperçu ma femme, morte, sur son lit. J’ai demandé qui a fait ça ? J’étais dépassé. Qu’on vienne tuer ma femme, dans ma maison, sur son le lit. Les gens m’ont pris, on est sortis », a expliqué Elhadj Alpha Sacko, en sanglots.

Après cet acte, les enquêtes ont été ouvertes et ont permis de mettre la main sur Seydouba Soumah à travers un téléphone, qu’il avait en sa possession, tracé par les enquêteurs de la direction centrale de la police judiciaire.

Interrogé à l’époque, le jeune homme a expliqué avoir reçu l’appareil des mains de Jean Grovogui qui a été par la suite interpellé et mis sous mandat de dépôt 15 février 2017. Après son audition, les OPJ ont demandé à Elhadj Alpha Sacko d’emmener Fatou Sacko (fille de sa femme, mais qu’il a accueilli et élevé depuis qu’elle avait 18 mois). Dans sa déposition, l’homme a indiqué n’avoir jamais imaginé que « sa fille » serait capable de faire une telle chose. Alors il a été surpris d’apprendre qu’elle serait mêlée à cet assassinat présumé.

Elhadj Alpha Sacko a ensuite répondu aux questions du parquet, de l’avocat de la défense et celles de son avocat.

Ainsi, le tribunal a renvoyé le dossier au 22 février 2023 pour la comparution de Fatou Sacko et éventuellement pour réquisitions et plaidoiries.

Mamadou Yahya Pétel Diallo pour Guineematin.com

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