Conakry : elle poignarde sa mère, qui aurait refusé d’aller s’occuper de son père, malade au village

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Aïssatou Barry, une jeune femme d’une trentaine d’années, a comparu ce mercredi, 15 février 2023, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Accusée de coups et blessures au préjudice de sa mère, elle a plaidé coupable et demandé pardon, a constaté un reporter de Guineematin.com qui a suivi le procès.

C’est une scène qui sort du cadre ordinaire. Aïssatou Barry, la trentaine, s’est violemment attaquée à sa mère biologique, Mariama Djelo Barry, parce que celle-ci aurait refusé d’aller auprès de son père, malade et couché au village. Remontée contre le comportement de sa mère, Aïssatou Barry a pris un couteau pour la poignarder au niveau de la main droite et du pied droit.

« Mon père est malade, il est couché seul au village. J’ai dit à ma mère de partir à son chevet, elle n’a pas voulu. J’en ai parlé à mon oncle maternel, celui-ci a convaincu ma mère d’y aller. Je lui ai donné 600 000 francs comme frais de transports ; mais, elle a dit que cette somme est insuffisante et qu’elle a besoin de plus d’argent pour payer des provisions qu’elle va amener au village. J’ai dit à mon oncle que je n’avais pas beaucoup d’argent en ce moment, mais si j’en gagne, je vais augmenter après. Mais, j’ai vu que ma mère n’avait pas l’intention d’aller auprès de mon père malade. C’est dans ces circonstances que j’ai pris le couteau et je l’ai blessée », a-t-elle expliqué, avant de présenter ses excuses.

Dans sa narration des faits devant le juge, Mohamed Keïta, la mère de l’accusée Aïssatou Barry a expliqué que sa fille lui a barré la route avant de la poignarder. « J’ai reçu un appel téléphonique, m’annonçant un cas de décès dans la famille. En sortant de la chambre pour aller présenter mes condoléances à la famille du défunt, j’ai croisé Aïssatou Barry et sa sœur au salon. Aïssatou a retiré mon téléphone, elle s’est arrêtée au niveau de la porte en disant que je ne sortirais pas. Elle m’a ensuite blessée avec le couteau qu’elle détenait en main. Mais, malgré tout, je pardonne à ma fille, Aïssatou, pour son geste et je demande au tribunal d’en faire autant », a plaidé Mme Mariama Djelo Barry.

Finalement, le tribunal a condamné Aïssatou Barry à 6 mois d’emprisonnement assorti de sursis pour les faits de coups et blessures volontaires administrés à sa mère.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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