Des bérets rouges au siège du parti PUL, membre de l’ANAD : « On ne reculera pas », prévient Oumar Bah

Comme annoncé dans nos précédentes dépêches, le Front pour la défense de la constitution (FNDC) a appelé les populations du Grand Conakry (Dubréka, Coyah et dans les six communes de capitale) à manifester hier, jeudi 16 février 2023, pour exiger de la junte du CNRD (qui s’est emparée du pouvoir depuis le renversement du président Alpha Condé le 5 septembre 2021) l’organisation d’un dialogue pour un retour rapide à un l’ordre constitutionnel et la libération des acteurs socio-politiques, l’arrêt de la manipulation de la justice, entre autres.

Dans les accrochages enregistrés çà et là le long de l’autoroute le Prince entre les jeunes manifestants et les agents des forces de défense et de sécurité, au moins deux morts, des dizaines de blessés, des véhiculés caillassés ont été enregistrés. Mais ce n’est pas tout. Même un des leaders de la coalition Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD), n’a pas été épargné par les violences. Oumar Bah, le président du Parti de l’unité et de la liberté (PUL) a reçu la visite des bérets rouges en pleine journée d’hier, jeudi 16 février 2023, a-t-il confié à un journaliste de Guineematin.com qui s’est rendu chez lui dans la matinée de ce vendredi.

Malgré les menaces qui pèsent sur eux, ce leader membre de l’ANAD a prévenu qu’ils ne reculeront pas et comptent d’ailleurs aller jusqu’au bout de leur lutte pour le retour à l’ordre constitutionnel afin de ramener la République de Guinée dans le concert des nations démocratiques.

Oumar Bah, président du parti PUL et membre de l’ANAD

« Nous étions chez moi à Wanindara ce jeudi, 16 février 2023, avec ma famille. Il faut préciser que je ne suis pas loin de l’enceinte du siège de notre parti, le Parti de l’unité et de la liberté (PUL). Puisque la situation n’était pas bonne pour circuler. À notre grande surprise, des bérets rouges en treillis, à bord des pickups estampillés BATA ont fait un raid dans notre quartier. Ils sont venus directement à notre siège, avant de tirer à balles réelles. Heureusement, comme vous pouvez le voir sur les images prises peu après, c’est le poteau du portail qui a été touché. Les militants de notre coalition se sont vite mobilisés pour constituer une haie chez moi. Et, finalement, ils ont pris la fuite. C’était vers 13 h », a expliqué le Président du PUL.

En guise de réaction, Oumar Bah a d’abord informé le leader de sa coalition, Cellou Dalein Diallo qui est à l’étranger.

« Dès après cet incident, j’ai appelé notre Président qui a regretté l’acte. L’information va être partagée au niveau de l’ANAD et au niveau de tous nos partenaires. Je rappelle que le 20 octobre passé, en marge de la manifestation du FNDC, j’avais également reçu la visite des agents. Donc, ce n’est pas une première. Nous sommes menacés. Mais, d’ores et déjà, nous avertissons qu’on ne reculera pas. Nous continuerons le combat jusqu’au bout, jusqu’à la satisfaction de nos revendications », a averti le président du PUL.

Parlant du bilan de la manifestation, Oumar Bah a regretté les énormes pertes, notamment la mort des deux jeunes. Il a profité de cette occasion pour présenter ses condoléances aux familles de victimes et exprimé sa compassion aux blessés.

« Pour une simple manifestation, on nous habitue à compter des morts, à dénombrer des blessés, comme si on est en guerre… Ce n’est pas du tout normal ! Les auteurs doivent être identifiés et traduits en justice. C’est une exigence de l’Etat de droit. Il faut que les libertés des citoyens, notamment celle de manifester librement, soient respectées comme dans les autres pays. Ce que demande le FNDC n’est pas de la mer à boire. Ouvrir un dialogue inclusif, libérer ceux qui sont injustement détenus et œuvrer pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, voilà ce que nous exigeons », a rappelé ce jeune leader proche de l’ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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