Transitions au Mali, en Guinée et au Burkina Faso : la CEDEAO enfonce le clou contre le trio de putschistes !

C’est un niet osé et assumé que la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO (communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) vient d’opposer à la « levée des sanctions » formulée par les putschistes au pouvoir actuellement au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Ces trois juntes militaires avaient récemment fait front commun pour aller à l’assaut de l’organisation sous-régionale pour plaider leur cause. Mais, cette dernière n’a pas succombé. Au contraire, elle a eu la main un peu plus lourde en rajoutant du poids aux sanctions sur le dos des putschistes. La CEDEAO a prononcé « une interdiction de voyager aux membres du gouvernement et autres hauts fonctionnaires » de la Guinée, du Mali et du Burkina Faso. Le but est d’isoler un peu plus ces putschistes du reste du monde.

Que du vent et de la perte de temps ! C’est à cela qu’on pourrait résumer la réponse de la CEDEAO aux efforts de séduction des juntes militaires du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso. Et, cette réponse était prévisible, d’autant plus qu’aucune avancée dans la direction d’un retour à l’ordre constitutionnel n’a été enregistrée dans ces trois pays. Le cas de la Guinée est illustratif et il a l’air d’inquiéter la CEDEAO.

La junte militaire guinéenne (le CNRD) s’est engagée à conduire une Transition de 24 mois. Cette Transition axée sur dix points a démarré depuis le mois de janvier dernier (selon le gouvernement de Transition). Mais, les tombeurs d’Alpha Condé font une aventure solitaire qui ne rassure pas l’organisation sous-régionale. Pire, aucun acte concret allant dans le sens du rétablissement de l’ordre constitutionnel n’est visiblement sur le terrain. Et, la CEDEAO n’est visiblement pas prête à cautionner cette attitude dont les conséquences pourraient conduire à un rallongement de cette période d’exception. D’où sa décision d’alourdir les sanctions contre ce pays à travers « une interdiction de voyager aux membres du gouvernement et autres hauts fonctionnaires ». La même mesure a été annoncée contre le Mali et le Burkina Faso.

Cette sanction de la CEDEAO doit avoir pour effet d’isoler un peu plus le trio de putschistes pour plus de compromis et de partage avec les parties prenantes aux différents processus de Transition dans leurs pays. C’est en quelque sorte une restriction de liberté de circuler pour restreindre les manœuvres de ces trois juntes militaires (qui se coalisent) à l’internationale.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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