C’est une première dans la préfecture de Mandiana. Des femmes exciseuses et des parents de fillettes ont été reconnus coupables de mutilations génitales féminines par la justice de paix locale. Il s’agit d’un groupe de 5 personnes qui ont écopé d’une peine d’amende de 5 millions GNF et 3 millions GNF, selon leur degré d’implication dans ce dossier. Le verdict a été rendu public dans la journée de ce mardi, 28 février 2023, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Les prévenus dans cette affaire sont Fanta Doumbouya, Ténin Doumbouya, Saran Diakité (exciseuses) ; Abdoulaye Sangaré et Nouhan Sangaré (parents des filles excisées). Ils étaient jugés pour des faits de mutilations génitales féminines (MGF).
Les victimes dans cette affaire sont des fillettes âgées de 2 à 7 ans : Ténin Sangaré, âgée de 7 ans ; Ténin Condé, âgée de 2 ans ; Lala Sangaré 7 ans, Mahawa Condé, âgée e 7 ans, Fanta Sangaré, âgée de 3 ans ; et Fadima Sangaré, âgée de 6 ans. Les actes d’excision se sont produit il y a quelques temps dans la sous-préfecture de Kiniéran, relavant de la préfecture de Mandiana.
Après les débats, le juge de paix, Oumar 1 Camara a prononcé le verdict devant les autorités administratives et locales, mais aussi des responsables de la protection de l’enfance.
« Le tribunal, statuant publiquement, contradictoirement, après en avoir délibéré conformément à la loi, sur action publique, déclare veuve Fanta Doumbouya coupable des faits de mutilation génitale féminine mis à sa charge. Pour la répression, en application de l’article 717 du code Pénal et l’article 775 du Code de l’enfant, la condamne à 5 millions d’amende. Déclare ensuite veuve Ténin Koulibaly coupable des faits de mutilation génitale féminine mis à sa charge. Pour la répression, en application des articles 717 du Code Pénal, et 775 du Code de l’enfant, la condamne à 5 millions d’amende. Enfin, déclare les prévenus Abdoulaye Sangaré, Nouhan Sangaré et Saran Diakité coupables des faits de manquement à l’obligation de dénonciation aux autorités judiciaire ou administrative de la mutilation génitale féminine de leurs filles : Ténin Sangaré, âgée de 7 ans ; Ténin Condé, âgée de 2 ans ; Lala Sangaré 7 ans, Mahawa Condé, âgée e 7 ans, Fanta Sangaré, âgée de 3 ans ; et Fadima Sangaré, âgée de 6 ans. Pour la répression, les condamne à 3 millions d’amende chacun ».
Par ailleurs, les prévenus sont condamnés à participer à 3 jours de sensibilisation à la radio rurale sur les inconvénients des MGF. « Le tribunal condamne, en outre, les prévenus Fanta Doumbouya, Ténin Doumbouya, Saran Diakité, Abdoulaye Sangaré et Nouhan Sangaré à 3 jours de sensibilisation à la radio rurale de Mandiana en collaboration avec la directrice préfectorale de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance de Mandiana sur les inconvénients sur les mutilations génitales en République de Guinée », a dit le juge de paix de Mandiana.
Présent sur les lieux, le préfet de Mandiana, le Colonel Fodé Soumah, a invité les populations à abandonner ces pratiques interdites. « Nous sommes tous là, et on a compris que la loi interdit les mutilations génitales féminines en Guinée. Donc, on doit respecter la loi et sensibiliser nos mamans d’abandonner ces pratiques », a conseillé le préfet.
La Directrice de l’Action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance, Ténin Koulibaly, salue une avancée majeure. « Vraiment, nous sommes satisfaits de cette décision parce que les veilles femmes-là ne peuvent plus supporter les prisons. Mais l’essentiel pour moi, c’est la prise de conscience de ne plus répéter et d’œuvrer désormais à sensibiliser les autres à laisser les couteaux des mutilations génitales féminines », a dit Ténin Koulibaly.
Le chef section chargé de l’Enfance, Pascal Sagno loue les efforts consentis dans le combat congre les MGF. « Vraiment, il faut continuer à remercier toutes l’autorités, parce que c’est une première à Mandiana. Ceux qui font la mutilation génitale féminine vont cette fois-ci prendre exemple et c’est le plus important, parce que ça cause beaucoup de dommages aux enfants. C’est pourquoi, la législation guinéenne a sévèrement réprimé l’acte… ».
Les vieilles exciseuses et les parents des 7 fillettes ont chacun reconnu les faits délictuels qui leurs sont imputés. Ils se sont engagés à ne plus le refaire.
De Mandiana, Mamady Konoma Keita pour Guineematin.com
Tel : 625 81 03 26
