Y a-t-il eu détournement au Fonds de l’urbanisme et de l’habitat ? Les poursuivants demandent la relaxe des prévenus

Le procès d’Aboubacar Sidiki Douno et Mohamed Lamine Sacko, respectivement anciens directeur général et agent comptable du Fonds national de l’urbanisme et de l’habitat, s’est poursuivi hier, mercredi 1er mars 2023, au tribunal de première instance de Kaloum. Le ministère public et la partie civile ont tous les deux demandé la relaxe des deux cadres dont la culpabilité ne serait pas établie, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Dans cette affaire, Aboubacar Sidiki Douno et Mohamed Lamine Sacko sont poursuivis pour détournement d’un montant de 55 millions de francs guinéens. Mais après leur passage devant le tribunal correctionnel de Kaloum, les choses semblent tourner en leur faveur. A l’issue des débats, le ministère public et l’avocat de l’Agence judiciaire de l’Etat, les deux poursuivants dans ce dossier, ont tous demandé la relaxe des prévenus au bénéfice du doute.

La partie civile reconnaît qu’il n’y a pas suffisamment de preuves pour prouver la culpabilité des deux cadres, car la Guinée ne dispose pas d’un référentiel de prix qui pourrait démontrer qu’ils ont procédé à des surfacturations dans l’achat des équipements du Fonds national de l’urbanisme et de l’habitat. « Je n’ai aucune arme pour justifier le préjudice de l’État dans la présente procédure », avoue l’avocat de l’Agence judiciaire de l’Etat dans ses plaidoiries.

De son côté, le ministère public a dit être « en difficulté pour déterminer leur culpabilité dans cette affaire. Malgré le fait qu’il y a un écart de 50 000 francs sur le prix des paquets de rame et 7000 francs de surplus sur le prix des marqueurs, il n’y a pas d’autres documents qui puissent attester cela. Donc en raison du doute qui plane sur la surfacturation, renvoyez Aboubacar Sidiki Douno et Mohamed Lamine Sacko des fins de la poursuite pour délit non établi », a requis la procédure Joséphine Widoh Béavogui.

Les avocats de la défense, quant à eux, ont salué le courage et le professionnalisme du ministère public et de l’avocat de la partie civile pour avoir « dit le droit », malgré la présence de l’État guinéen dans le dossier. Maître Mountaga Kobélé Keita et son confrère Me Konaté, ont soutenu que l’État n’a brandi aucune preuve à l’audience pour justifier la surfacturation dont leurs clients sont accusés. Par conséquent, ils ont plaidé le renvoi des prévenus des fins de la poursuite pour délit non constitué.

Après avoir entendu les réquisitions du parquet et les plaidoiries des deux parties, le président du tribunal, Ibrahima Diallo, a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 7 mars 2023.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tel : 626-66-29-27 

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