Le procès de dame Aminata Diallo, accusé d’avoir ôté la vie à son mari Mamadou Bobo Bah, a pris fin hier, lundi 13 mars 2023. Le tribunal de première instance de Dixinn l’a déclarée coupable des faits de meurtre mis à sa charge. Pour la répression, elle a été condamnée à 10 ans de réclusion criminelle, a constaté un reporter de Guineematin.com qui a suivi le procès.
Cette jeune dame était poursuivie pour le meurtre de son mari Mamadou Bobo Bah. Les faits se sont produits en 2019, au quartier Sonfonia, dans la commune de Ratoma. Des faits qu’elle a d’ailleurs reconnus sans ambages à la barre au cours des précédentes audiences.
Lors de sa déposition du 27 février 2023, elle a plaidé coupable en exprimant des regrets tout en implorant le pardon du tribunal. « Ce n’était pas volontairement ; mais, il est mort dans mes mains. Nous avons passé la nuit ensemble. Le matin, il a laissé la dépense sur la table et est sorti sans que je ne le sache. Mais, je n’ai pas préparé, j’ai pris cet argent pour acheter de la nourriture pour les enfants. Quand il est revenu le soir, il m’a demandé si j’ai fait la cuisine, préparé ; j’ai dit non ! Il a demandé pourquoi ? J’ai dit comme le manger du bébé est fini, j’ai acheté pour lui. Mais, je lui ai aussi dit que j’avais acheté quelque chose pour nous pour le dîner. J’ai dit : attends-moi, je vais finir de faire le manger du bébé et je prépare pour nous. Il m’a dit non, lui il veut du riz ou son argent. C’est ainsi qu’il m’a administrée une paire de gifles et des coups. On s’est bagarré dans la chambre. Il a pris le couteau pour dire que si je ne sors pas, qu’il va me tuer. J’ai répondu que je ne sors pas à cause de 20 mille francs. Je lui ai donné un coup au niveau du ventre, il est tombé. J’ai pris le couteau, je suis partie au salon, je me suis cachée derrière les fauteuils… Il m’a prise de dos par mes cheveux, nous sommes arrivés à la terrasse (…). Il a pris ma main qui détenait le couteau. Dans les tiraillements, le couteau a touché son cœur. Il m’a laissée et a dit : tu m’as blessé. J’ai dit : où ? Dès que j’ai vu le sang, j’ai crié et appelé à l’aide. Ainsi, Koto Alhassane est venu, ils l’ont envoyé à l’hôpital… Il était mon cousin, nous avons la même taille ; mais, je suis plus grosse que lui. Au moment des faits, j’étais enceinte de trois semaines. Suite à la bagarre, j’ai eu une fausse couche », avait-elle expliqué.
Dans ses réquisitions, le ministère public a dit que l’accusée avait l’intention de tuer son mari et ses remords pour ce crime sont tardifs. Le procureur, Mamadou Hady Diallo a requis la condamnation de la dame à 20 ans d’emprisonnement et de constater le désistement de la partie civile.
De son côté, l’avocat de la défense a plaidé la clémence du tribunal pour sa cliente. « Puisque l’intention n’était pas là, nous vous demandons l’acquittement », a-t-il plaidé.
Finalement, le tribunal a déclaré Aminata Diallo coupable de meurtre. Pour la répression, elle écope de 10 ans de réclusion criminelle.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
